Singulier | Pluriel |
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ennemi intérieur | ennemis intérieurs |
\ɛn.mi ɛ̃.te.ʁjœʁ\ |
ennemi intérieur \ɛn.mi ɛ̃.te.ʁjœʁ\ masculin
c’est être obligé à combattre sans cesse l’inclination qui nous porte à la jouissance des créatures & à tous les objets de cette concupiscence, soit spirituelle, soit corporelle. Il n’est point permis à un Chrétien de faire aucune trêve avec cet ennemi intérieur & domestique. Se livrer à lui, c’est se livrer à la mort.— (Continuation des essais de morale, tome premier de la première partie, Guillaume Desprez, Paris, 1637, page 322)
Tandis que le jansénisme, cet ennemi intérieur, minait sourdement l’Église, au dehors il s’était élevé contre elle un autre ennemi qui sans y mettre ni règle, ni mesure, l’attaquait de front ; sous le nom de philosophe, se prévalant des droits de la raison, Voltaire ne craignait pas de dire parlant de cette institution divine : écrasons l’infâme !— (Henri Grimouard de Saint-Laurent, Les ennemis de Dieu et de l’Église, Henri Oudin, Poitiers, 1862, page 78)
Fasse le Ciel que les élus soient d’accord et que, dans la nouvelle Assemblée, ils soient les vrais représentants de la grande nation, et que celle-ci, unie avec le gouvernement, puisse comprimer les ennemis intérieurs et résister aux ennemis extérieurs.— (Pie IX, cité dans Histoire de Pie IX le Grand et de son pontificat, tome second, J. Ressayre, Paris, 1878, page 296)
Le révolutionnaire, l’hérétique, le converti, le terroriste, le communiste, le Juif, l’immigré, le franc-maçon, l’espion, la cinquième colonne…, les figures de l’ennemi intérieur sont multiples. Qu’est-ce que l’ennemi intérieur sinon une construction, produit de contextes historiques, socio-politiques et géographiques différents et dont l’image constitue un puissant outil d’occultation et de légitimation des pratiques politiques pour temps de crise.— (Ayse Ceyhan et Gabriel Périès, L’ennemi intérieur : une construction discursive et politique, dans la revue Culture et conflit, no 43, automne 2001)