ensilencer \ɑ̃.si.lɑ̃.se\ transitif ou pronominal 1er groupe (voir la conjugaison)
On dore bien le cuivre ! pourquoi, afin de vous donner raison, la science n’en arriverait-elle point à amusanter les ennuyeux et à ensilencer les imbéciles ?— (Adélaide-Louise d’Eckmühl, Les soirées de la villa des jasmins, volume 2, 1874, page 145)
Cette odeur d’amande douce à la première gorgée, cette sensation de boire le calme de l’après-midi tout entier, la paix des jardins ensilencés, le village enclos dans ses rites minuscules.— (Philippe Delerm, Sundborn ou les jours de lumière, 1996)
Sans le savoir, et indirectement, il contribue à faire entendre ce que tout, dans notre culture, contribue à ensilencer : que le rapport au divin est de l’ordre du poème, et que la captation du divin par le religieux, au comble du paradoxe et de la profanation, en le sacralisant, n’en fait plus qu’une gestion sociale et intéressée.— (Henri Meschonnic, Manako Ôno, Victor Hugo et la Bible, 2001, page 16)
Un pays que depuis si longtemps on ensilence, on désertifie, que l’on prive d’humanité. Dont on vide les hôpitaux, les écoles, les gares, les bureaux de poste, tout ce qui fait lien.— (Philippe Delerm, La vie en relief, Seuil, 2021, page 197)