esprit de clocher \ɛs.pʁi də klɔ.ʃe\ masculin
On n'a qu'à exposer l'origine et la nature de cette substitution de l’esprit de clocher à l’esprit de parti, pour faire voir que loin d'être un bienfait, un progrès, elle est un malheur, au point de vue de l'unité. L’esprit de parti était du moins un lien entre les diverses parties du pays: . L’esprit de clocher est un véritable dissolvant; il divise entre elles les provinces et même les fractions de province; il établit partout des collisions d'intérêts.— (Pierre De Decker, « Chronique politique », dans la Revue de Bruxelles, Bruxelles : Société des Beaux-Arts, février 1840, p. V)
On comprend que beaucoup de personnes aient pensé que cet esprit corporatif n’est pas une meilleure chose que l’esprit de clocher et qu’elles aient cherché à le faire disparaître, en employant des procédés fort analogues à ceux qui ont tant atténué, en France, les jalousies qui existaient entre les provinces.— (Georges Sorel, Réflexions sur la violence, chapitre I, Lutte de classe et violence, 1908, page 72)
C'est le racisme, inné ou répandu par l'usage commun, que l'on pourrait qualifier de sentimental ou d'épidermique et qui n'est qu'une forme de l’allophobie c'est-à-dire de la crainte de ceux qui sont autres, comme le sont aussi la xénophobie, l’esprit de clocher, etc.— (Roland J.-L. Breton, « Le racisme et l'Afrique noire », dans Racismes et Antiracismes, sous la direction de André Béjin & Julien Freund, Paris : Librairie des Méridiens, 1986)