faire couler le sang \fɛʁ kule lə sɑ̃\ (se conjugue → voir la conjugaison de faire)
Les ravisseurs la saisirent, et dans les emportements de leur violence ils la blessèrent, et firent couler le sang d'une personne dont la vue aurait attendri les tigres du mont Imaüs.— (Zadig ou la Destinée, Voltaire, 1747, Contes en vers et en prose, texte établi par Sylvain Menant, Paris, Bordas, 1992, publié par les éditions Classiques Garnier, page 5)
Faire couler le sang du Christ, immoler l'hostie volontaire pour le salut du monde, partager la gloire du sacrifice en le renouvelant chaque jour sur l'autel : telle était ma vocation sublime— (Romuald ou la Vocation, Astolphe de Custine, Édition Amyot, Paris, 1848, page 1077)
Non que les évêques ne missent souvent la main aux actes aussi ; et dans la bataille, il leur était permis de frapper avec la masse, mais non avec l'épée, ni la lance - c'est-à-dire non de "faire couler le sang". Car il était présumé qu'un homme peut toujours guérir d'un coup de masse (ce qui cependant dépendait de l'intention de l'évêque qui le donnait).— (La Bible d'Amiens, notes et traduction de Marcel Proust, Édition du Mercure de France, Paris, 1904, page 223)
Les despotes qui faisaient couler le sang à flots quand le sujet ne croyait pas tout ce que la fantaisie délirante du maître lui ordonnait de croire.— (Histoire socialiste de la France contemporaine, Jean Jaurès, Édition Jules Rouff, Paris, 1901, page 469)
Ainsi, pour Louis XVI, cette persécution des protestants, suscitée par une vieille dévote et par un jésuite haineux, cette mesure atroce qui a fait couler le sang par ruisseaux dans les vallées cévenoles, qui a allumé les bûchers de Nîmes, d'Albi, de Béziers, c'était, non pas un crime, mais, au contraire, une raison d'état !— (La Comtesse de Charny, Alexandre Dumas, Édition de 1852, Paris, page 2353)
La Fayette ne serait donc, à vos yeux, qu'un fugitif, qu'un républicain persécuté ? Il pourrait venir contempler le Champ-de-Mars, où il a fait couler le sang du peuple !— (Discours du thermidorien Louis Legendre, 1795, Édition Paulin de 1834, Paris, page 24)