for intérieur \fɔ.ʁ‿ɛ̃.te.ʁjœʁ\ masculin
Attentif autant qu’un prêteur à la petite semaine, ses yeux quittaient ses livres et ses renseignements pour pénétrer jusqu’au for intérieur des individus qu’il examinait avec la rapidité de vision par laquelle les avares expriment leurs inquiétudes.— (Honoré de Balzac, L’Interdiction, 1839)
Place Saint-Sulpice, la main dans la main de ma tante Marguerite qui ne savait pas très bien me parler, je me suis demandé soudain : « Comment me voit-elle ? » et j’éprouvai un sentiment aigu de supériorité : car je connaissais mon for intérieur, et elle l’ignorait ; trompée par les apparences, elle ne se doutait pas, voyant mon corps inachevé, qu’au-dedans de moi rien ne manquait ; je me promis, lorsque je serais grande, de ne pas oublier qu’on est à cinq ans un individu complet.— (Simone de Beauvoir, Mémoires d’une jeune fille rangée, 1958, réédition Le Livre de Poche, pages 16-17)
La confession religieuse réside dans les fors intérieurs, elle est chevillée aux cœurs des fidèles.— (Jules Racine St-Jacques, Georges-Henri Lévesque – Un clerc dans la modernité, éditions Boréal, Montréal, 2020, page 240)
Bien entendu, la croyance profonde d'une personne, comme sa croyance en l'existence ou en l'inexistence d'un dieu créateur, appartient à son for intérieur et doit être respectée et protégée, en vertu de sa liberté de conscience.— (Nadia El-Mabrouk, « Éducation laïque : de la théorie à la pratique », dans La loi sur la laïcité de l'État, Presses de l'Université Laval, Québec, 2023, page 156)