froidir \fʁwa.diʁ\ intransitif ou transitif 2e groupe (voir la conjugaison)
Ce pair de France, dispensé d’aller aux séances à cause de sa surdité, montrait une belle tête froidie par les années, à cheveux gris encore assez abondants pour être comme collés par la pression du chapeau.— (Honoré de Balzac, La Cousine Bette, 1846)
Puis je n’habite pas la splendide villa des Vilquin, il n’y a pas, Dieu merci, dans mes veines la dix-millionième partie d’une goutte de ce sang froidi dans les comptoirs.— (Honoré de Balzac, Modeste Mignon, 1855)
« Je montai chez moi comme un fou, et quand je me fus un peu froidi par la réflexion, je me demandai ce que j’allais faire pour nouer bel et bien une intrigue, comme on dit en province, avec une fille si diaboliquement provocante.— (Jules Barbey d'Aurevilly, Le Rideau cramoisi, 1874, réédition Gallimard, collection Folio Classique, page 57)
Et tandis qu’ils s’éteignaient, sous la brise crépusculaire, comme un fer rouge qui froidit, du fond de la vallée, montait par les sentiers de la montagne, avec l’ombre, une étrange procession.— (Le Correspondant, volume 278, 1920, page 349)
Comme si la fraîcheur montée du sol m’eût dégrisé, je demeurai un moment le front collé à la vitre froidie et, pour la première fois, je sentis dans mon exaltation se glisser un sentiment d’alarme.— (Julien Gracq, Le Rivage des Syrtes, José Corti, 1951)
On eût dit parfois que le regard de Marino souriait pour un autre, et il était de fait que ce sourire un peu cruel ne lui ressemblait pas ; comme si quelque chose d’infiniment plus dur et d’infiniment plus vieux que lui eût substitué à son clignement complice, dans la fente de cette paupière soudain sans âge, le reflet coupant et glacial comme un éclat de rire qui me froidissait le sang.— (Julien Gracq, Le Rivage des Syrtes, José Corti, 1951)
froidir *\Prononciation ?\