jaunir \ʒo.niʁ\ transitif ou intransitif 2e groupe (voir la conjugaison)
Quoique ses travaux à la Bibliothèque de la Ville échappassent à l’attention, il enfouissait dans son âme ses pensées de gloire, car elles pouvaient lui nuire ; mais il tenait encore plus profondément enseveli le secret de son cœur, une passion qui lui creusait les joues et lui jaunissait le front.— (Honoré de Balzac, La Vieille fille, 1844)
Albert.– Ah ! vous m’accusiez de faire la cour à madame Gargaret… tandis que vous jaunissiez les cheveux blancs de cet excellent marquis !…— (Eugène Labiche, Doit-on le dire ?, 1872)
La comtesse était une grande femme maigre et se tenant fort droite, malgré son grand âge. Lucien remarqua que ses dentelles n’étaient point jaunies ; il avait en horreur les dentelles jaunies.— (Stendhal, Lucien Leuwen, 1834)
On récolte les échalotes lorsque les feuilles jaunissent ; on arrache les plants et on les laisse ressuyer deux ou trois jours sur le sol ; .— (« Le jardin de l'école », dans Journal des Instituteurs et des Institutrices, volume 60, éditions Fernand Nathan, 1914, page 319)
L’avoine et le blé jaunirent avant d’avoir atteint leur croissance.— (Louis Hémon, Maria Chapdelaine, J.-A. LeFebvre, Montréal, 1916)
Ces fruits commencent à jaunir.
Les blés jaunissent.
Toute la campagne jaunissait.
Les feuilles jaunies par l’automne.
. – Et nous autres vieux rêveurs, quelle tache originelle avons-nous lavée sur la face humaine depuis quatre ou cinq mille ans que nous jaunissons avec nos livres ?— (Alfred de Musset, Lorenzaccio, acte II, scène 1, 1834)