De machine, avec le suffixe -iser.
machiniser \ma.ʃi.ni.ze\ transitif ou pronominal 1er groupe (voir la conjugaison)
Elle possède au plus haut degré cette science de l’existence qui bonifie les moindres parcelles de la matérialité, qui fait que votre pantoufle est la plus exquise pantoufle du monde, qui donne à votre linge une saveur indicible, qui double de cèdre et parfume les commodes ; qui verse à l’heure dite un thé suave, savamment déplié, qui bannit la poussière, cloue des tapis depuis la première marche jusque dans les derniers replis de la maison, brosse les murs des caves, polit le marteau de la porte, assouplit les ressorts du carrosse, qui fait de la matière une pulpe nourrissante et cotonneuse, brillante et propre au sein de laquelle l’âme expire sous la jouissance, qui produit l’affreuse monotonie du bien-être, donne une vie sans opposition, dénuée de spontanéité et qui pour tout dire vous machinise.— (Honoré de Balzac, Le Lys dans la vallée, 1836 (en parlant de l’Angleterre))
Voyons de quelle manière Victor Considérant flétrit cette liberté d’industrie qui permet de machiniser les hommes et de tendre à l’ouvrier un guet-apens infâme dans lequel il est difficile qu’il ne tombe.— (Alphonse Ride, Esclavage et liberté, 1843)
Mon père était un homme bien caractérisé : ferme de volonté, solide de corps, entier, opiniâtre, tenant à son sentiment plus qu’à sa vie, disant non à tout, ne démordant jamais, coloré, fier, et par-dessus cela méthodique, mais méthodique au point de se machiniser.— (Honoré Sclafer, La chasse et le paysan, 1868)