Singulier | Pluriel | |
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Masculin et féminin |
malévole | malévoles |
\ma.le.vɔl\ |
malévole \ma.le.vɔl\ masculin et féminin identiques
Je me rappelle qu’au moyen âge la gorge chez les femmes n’était pas à la mode, celles qui avaient le malheur d’en avoir portaient des corsets qui la comprimaient et la dissimulaient autant que possible. Le lecteur trouve peut-être ce souvenir un peu leste : je ne prends pas ce ton par recherche et comme moyen d’esprit, Dieu m’en garde ! mais je prétends avoir la liberté du langage. J’ai cherché une périphrase pendant vingt secondes et n’ai rien trouvé de clair. Si cette liberté rend le lecteur malévole, je l’engage à fermer le livre ; car, autant je suis réservé et plat à mon comptoir et dans les réunions avec mes confrères les hommes à argent, autant je prétends être naturel et simple en écrivant ce journal le soir.— (Stendhal, Mémoires d’un Touriste, 1838)
Plus que la guerre des chefs, ce qui me frappe en ces lieux, c'est la critique du chef, et des chefs. En cabinet ministériel, j'étais l'un des rares esprits ouvertement malévoles. On me passait ma sincérité, je suis Plume, donc artiste, et pour tout dire, bouffon. À l'Élysée, fin de la bien-pensance et du militantisme béat. Le mauvais esprit y est un sport collectif.— (Marie de Gandt, Sous la plume. Petite exploration du pouvoir politique, Paris, Éditions Robert Laffont, 2013, page 123)