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La première attestation avérée de cette expression se trouve dans un entrefilet paru dans l’Écho de Paris du 23 juin 1891 à propos d’une rixe entre brocanteurs survenue dans un marché qui se tenait à la barrière d’octroi de Montreuil-sous-Bois bordant Paris, ancêtre de l’actuel marché aux puces de la Porte de Montreuil. Ce marché alors miséreux, « bien peu connu des Parisiens du centre », qui proposait « un mélange de vieux vêtements loqueteux, de gibus devenus accordéons, de souliers sans semelles qui se vendent à côté de la viande plus ou moins fraîche, des détritus de légumes et de vieux croûtons de pain »[1], y est désigné comme le « marché aux puces » :
C’est à la barrière de Montreuil-sous-Bois, et sur le territoire de cette commune, que se tient le « marché aux puces » ainsi nommé à cause des tas de loques et de haillons qui s’y vendent côte à côte avec la viande et les légumes. C'est là que la population pauvre de ce quartier excentrique s’approvisionne et se vêt.— (L’Écho de Paris, Faits divers, 23/06/1891, page 3)
Le mot « puces » fait clairement référence dans cette phrase aux « loques » exposées, censées être infestées par ce parasite. L’emploi de guillemets et la nécessité d’expliquer le terme ressentie par le journaliste indiquent que cette quasi-métonymie ironiquement méprisante était récente et encore peu répandue.
Marché où se vendent des objets d’occasion, souvent de faible valeur.
L’ensemble de l’étalage rappelle les exhibitions de ce marché de brocanteurs dénommé « le Marché aux puces ».— (Léon Frapié, La maternelle, Librairie Universelle, 1908)
Les flâneries du photographe au marché aux puces, avec des prises de vue échelonnées sur six ans, n'ont pas le même degré d'étrangeté : le marché aux puces est, dans l'entre-deux-guerres, un motif littéraire et plastique fréquent.— (Evelyne Rogniat & Evelyne Proriol, André Kertész: le photographe à l’œuvre, Presses Sorbonne Nouvelle, 1997, page 51)
Mais Minouche tirait déjà un casier puis deux d’un vieux meuble de musée qu’elle avait découvert au marché aux puces et qu’elle avait, elle-même, gratté et reverni.— (Serge Montigny, Meurtres pour dames, Librairie des Champs-Élysées, 1978, chapitre IX)