mettre à la porte \mɛ.tʁ‿a la pɔʁt\ (se conjugue → voir la conjugaison de mettre)
Quand le marchand d’huile comprit quel marché de dupe il avait fait, il ne lui était plus permis de se débarrasser d’Aristide ; la dot d’Angèle se trouvait engagée dans des spéculations qui tournaient mal. Il dut garder le ménage chez lui, exaspéré, frappé au cœur par le gros appétit de sa belle-fille et par les fainéantises de son fils. Vingt fois, s’il avait pu les désintéresser, il aurait mis à la porte cette vermine qui lui suçait le sang, selon son énergique expression.— (Émile Zola, La Fortune des Rougon, G. Charpentier, Paris, 1871, chapitre II ; réédition 1879, pages 76-77)
Le 11 mai, Ferrand l’avait quasiment mise à la porte du siège du mouvement en lui lançant, virulent : « Il n’y a plus d’accord ! Allez, on dégage ! On dégage ! »— (Hervé Liffran, Les beaux sermons du père Ferrand, Le Canard enchaîné, 7 juin 2017, page 8)
SFR mettrait à la porte les employés de boutiques qui veulent aider les clients à se désabonner— (Mickaël Bazoge, MacGeneration, 19 octobre 2018 → lire en ligne)
Le Canut, probe jusque-là, rendant en étoffe la soie qu’on lui pesait en bottes, a mis la probité à la porte en songeant que les négociants le victimaient, et a mis de l’huile à ses doigts : il a rendu poids pour poids, mais il a vendu la soie représentée par l’huile, et le commerce des soieries françaises a été infesté d’étoffes graissées, ce qui aurait pu entraîner la perte de Lyon et celle d’une branche du commerce français.— (Honoré de Balzac, La Maison Nucingen, 1838)
Ils montraient que les singularités régionales, si vigoureusement mises à la porte au nom de l’unité sublime de la patrie, rentraient obstinément par la fenêtre.— (Mona Ozouf, Composition française, Gallimard, 2009, collection Folio, page 213)