péché originel \pe.ʃe ɔ.ʁi.ʒi.nɛl\ masculin (Semble ne pas avoir de pluriel)
Le péché originel est une folie devant les hommes : mais on le donne pour tel. On ne doit donc pas reprocher le défaut de raison en cette doctrine, puisqu'on ne prétend pas que la raison puisse y atteindre.— (Blaise Pascal, Pensées)
Pourquoi discuter avec Zoroastre le péché originel ? il n’en a jamais été question que du tems[sic] de St Augustin. Zoroastre ni aucun législateur de l’antiquité n’en avait entendu parler.— (Voltaire, Dictionnaire philosophique, édité par Marc-Michel Rey, 1789, tome 7, page 778)
Et déjà apparaissait, dans le péché originel, le double aspect — sottise, orgueil — de toute faute contre le bon sens : c’est en flattant l’orgueil d’Ève, en faisant appel à cet orgueil, que le serpent l’a déterminée à désobéir, et à goûter d’une pomme dont elle ne savait même pas si elle en aimerait le goût.— (Franc-Nohain, Guide du bon sens, Éditions des Portiques, 1932)
Il suffit de constater que l’idée que le baptême efface le péché originel devient la position officielle de l’Église.— (Gérard-Henry Baudry, Le Péché dit originel, Éditions Beauchesne, 2000)
Pour Augustin, la raison essentielle qui oblige les maîtres à battre les enfants comme il a été battu lui-même, c’est le péché originel, source de leur ignorance et de leur convoitise.— (Olivier Maurel, Oui, la nature humaine est bonne, 2009)
On a parfois reproché à Paul d'avoir « inventé » le péché originel, compris comme un asservissement de l'être humain au mal qui inhibe sa volonté. En Adam, l'homme aurait péché, jusqu'à ce que, par le Christ, Dieu se réconcilie l'humanité. Les choses sont plus complexes.— (Après Jésus. L'invention du christianisme, sous la direction de Roselyne Dupont-Roc et Antoine Guggenheim, Albin Michel, 2020, page 282)
Au vu du déficit démocratique de l’Union, le projet de constitution écrit par cette « élite éclairée » que le peuple devait suivre sans même lire le texte, était entaché d’un péché originel qu’aucun argument ne pouvait effacer.— (L’Hebdo des socialistes, numéro 370, 2005)