Thamyris fut en ſon temps vne treſ-excellente peintreſſe— (Boccace, Des Dames de renom : nouvellement traduit d’italien en langage françois, Guillaume Rouillé, Lyon, 1551, page 180)
Il faut dire, cette femme eſt Poëte, eſt Philoſophe, eſt Medecin, eſt Auteur, eſt Peintre ; & non Poëteſſe, Philoſopheſſe, Medecine, Autrice, Peintreſſe, &c.— (Nicolas Andry de Boisregard, Reflexions ſur l’uſage préſent de la Langue Françoiſe ou Remarques Nouvelles & Critiques touchant la politeſſe du Langage, Laurent d’Houry, 1692 (1re édition 1689), page 163-164)
Singulier | Pluriel |
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peintresse | peintresses |
\pɛ̃.tʁɛs\ |
peintresse \pɛ̃.tʁɛs\ féminin (pour un homme, on dit : peintre)
Parmi quelques desagrémens qu’il eut à essuyer dans cette ville, il eut encore le chagrin d’y perdre une femme chérie qui joignoit aux vertus de son sexe, la qualité de bonne peintresse en pastel.— (Michel Hubert, Manuel des curieux et des amateurs de l’art, contenant une notice abrégée des principaux graveurs, et un catalogue raisonné de leurs meilleurs ouvrages ; depuis le commencement de la gravure jusqu’à nos jours : les Artistes rangés par ordre chronologique, et divisés par école : L’École allemande, Zurich, 1797, page 321)
On nous assure au dernier moment que pour sa traversée de Calais à Douvres Sarah Bernhardt sera tout simplement lancée d’une rive à l’autre au moyen d’une fusée porte-amarre, la sveltesse de la ravissante peintresse, sculpturesse, auteuresse, conférenciéresse, aérostiéresse, etcéteresse, s’adaptant parfaitement à ce genre de locomotion.— (« L’ivrogne », dans L’Éclipse : journal hebdomadaire, 29 mai 1879 )
la peintresse, elle, me conte qu’à l’arrivée de l’exemplaire, s’étant jetée dessus, sa mère avait retiré d’entre ses mains, le volume ouvert à la première page, en s’écriant : « Non, il ne sera pas lu par toi, toute seule, moi, je veux le lire tout haut ! »— (Edmond de Goncourt, Journal des Goncourt : 1892-1895, G. Charpentier, Paris, 1896, page 340)
Mais il est certain que l’Amphitryonne peintresse hébergea d’illustres guerriers, parmi lesquels le prince Georges de Saxe et le vieux Guillaume lui-même, son proche voisin, momentanément installé à Ferrières et qui, passant un beau jour, daigna s’emplir à sa table.— (Léon Bloy, Les Yeux de Madame Frémyr, dans Sueur de sang, 1893)
Dans les catalogues du musée de Budapest le tableau ne figure sous le nom de la peintresse qu’en 1913 et 1924.— (Bulletin, Közlemény, 1967, page 59)
Une peintresse, mais que me dites-vous là ? Dans cette abbatiale de moines ?— (Anne Courtillé, La tentation d’Isabeau, Calmann-Lévy, Paris, 2010)
Il paraît qu’on a vu circuler, cette semaine, dans Paris, la première afficheuse et aussi la première peintre ou peintresse en bâtiment. Nous aurons au moins cette originalité, puisque les États de l’Amérique du Nord comptent depuis plusieurs années des sénatrices, des mairesses et même des chefesses de la justice ou des surintendantes de l’Instruction publique. Si nous avons tardé à ouvrir à nos compagnes certaines professions libérales, elles se sont vengées en envahissant l’industrie et le commerce, et le mot invasion n’a rien d'excessif, il correspond exactement à une situation qui se manifeste chaque jour davantage.— (Jean Frollo, « Métiers de femmes », dans Le Petit Parisien, 30 août 1908 )
Plombière, menuisière, peintresse, couvreuse, faudra-t-il s’habituer à mettre au féminin les métiers d’homme ? Sous l’effet du chômage, certaines femmes commencent à lorgner vers les professions réservées jusqu’ici à la population masculine.— (Gaston Malherbe, Une année des femmes, 1983, André Eiselé, Lausanne, 1984, page 65)
Le mot peintre est épicène et peut également désigner une femme.
Utilisé dès le xviiie siècle (notamment par Jean-Jacques Rousseau), le mot prend un sens ironique avec sa mise à l’index par les grammairiens des xixe et xxe siècles, avant d’être à nouveau revendiqué dans le cadre de la féminisation des noms de métiers en français des xxe et xxie siècles.
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