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Il est essentiel de noter que « poétesse ou poëtesse » ainsi que « profesoresse » mais aussi « peintresse » étaient d’usage avant la création de l’Académie française dont ladite création relève d’un acte misogyne d’un membre de Clergé ayant pour objectif de supprimer les femmes des milieux intellectuels et dits « nobles »(car avant cela, un groupe de femmes intellectuelles avaient autant de pouvoir que lui-même) c’est pour cela que les métiers à « haut rangs » n’ont pas de féminité contrairement à d’autres tels que « coiffeuse » « boulangère » ou encore « actrice » car ceux-ci relèvent de l’utilisation du corps et non pas de l’esprit S’il faut dire, en parlant d’une femme, Poëte, ou Poëteſſe ; Philoſophe, ou Philoſopheſſe ; proprietaire, ou propriétaireſſe ; dépoſitaire, ou dépoſitaireſſe.— (Gilles Ménage, Observations sur la langue françoise, Claude Barbin, 1676)
S’il faut dire, en parlant d’une femme, poète, ou poétesse ; philosophe, ou philosophesse ; propriétaire, ou propriétairesse ; dépositaire, ou dépositairesse.
Il faut dire, cette femme eſt Poëte, eſt Philoſophe, eſt Medecin, eſt Auteur, eſt Peintre ; & non Poëteſſe, Philoſopheſſe, Medecine, Autrice, Peintreſſe, &c. On doit en cela déferer à l’usage qui donne la terminaiſon feminine à certains mots pour le genre féminin, & qui ne la donne pas à d’autres. Ainſi on dit bien qu’une femme a eſté Conſeillere d’une telle action, mais non pas Jugeſſe d’un tel procés ; qu’elle a eſté mon Avocate, mais non pas qu’elle a eſté mon Oratrice. On dit bien la Galere Capitaineſſe, mais on n’appelle pas une femme Capitaineſſe, quoy qu’elle ſoit femme d’un Capitaine ou qu’elle conduiſe des Troupes.— (Nicolas Andry de Boisregard, Reflexions ſur l’uſage préſent de la Langue Françoiſe ou Remarques Nouvelles & Critiques touchant la politeſſe du Langage, Laurent d'Houry, 1692 (1re édition 1689), page 163-164)
Il faut dire, cette femme est poète, est philosophe, est médecin, est auteur, est peintre ; et non poétesse, philosophesse, médecine, autrice, peintresse, etc. On doit en cela déferer à l’usage qui donne la terminaison féminine à certains mots pour le genre féminin, et qui ne la donne pas à d’autres. Ainsi on dit bien qu’une femme a esté conseillère d’une telle action, mais non pas jugesse d’un tel procés ; qu’elle a esté mon avocate, mais non pas qu’elle a esté mon oratrice. On dit bien la galère capitainesse, mais on n’appelle pas une femme capitainesse, quoy qu’elle soit femme d’un capitaine ou qu’elle conduise des troupes.
Par exemple, avez-vous quelquefois réfléchi à certains mots irréguliers de notre langue qui ne prennent pas le féminin, comme les autres mots de la même famille, tels que : poëte, auteur, écrivain, peintre, sculpteur, architecte, compositeur, littérateur, etc. ? Pourquoi ne dit-on pas : peintresse, architectesse, poëtesse, comme on dit : prophétesse ou prêtresse ; ni sculptrice ou autrice, comme on dit : actrice ou lectrice ; ni littérateuse ou compositeuse, comme on dit : chanteuse ou danseuse ; ni écrivaine, comme on dit : souveraine ? Pourquoi, dans ces cas-là, faut-il avoir recours à la périphrase : une femme auteur, une femme peintre, une femme compositeur, et ainsi de suite ?— (Émile Deschamps, « Mémoire sur les femmes littéraires », dans L’investigateur : journal de la Société de l’Institut historique, 1847, vol. 7, 2e série, page 121 )