porter le deuil \pɔʁ.te lə dœj\ intransitif (se conjugue → voir la conjugaison de porter)
Autrefois , une femme portait le deuil de son mari pendant deux ans ; aujourd’hui, c’est pendant un an et six semaines ; savoir : pendant six mois le grand deuil, pendant trois mois le deuil ordinaire ; le reste du temps le petit deuil.— (Alexandre Devie, Correspondance d’un ancien directeur de séminaire avec un jeune prêtre sur la politesse, Louis Lesné, Lyon, 1842, page 165)
Depuis dix mois bientôt, elle portait le deuil de Pascal, une simple et longue robe noire, dans laquelle elle était divinement belle, si fine, si élancée, avec son visage d’une jeunesse si triste, nimbé de ses admirables cheveux blonds.— (Émile Zola, Le Docteur Pascal, G. Charpentier, 1893, chapitre XIV)
Elle n’était pas en deuil, elle n’avait pas le droit de porter le deuil de Jeannette qui n’était pas sa parente, mais rien n’apparaissait plus dans ses vêtements qui pût trahir le laisser-aller des vacances, comme si cette petite morte à chaque moment présente l’obligeait à une constante cérémonie.— (François Mauriac, Un adolescent d’autrefois, Flammarion, 1969, pages 285-286)
La veuve Savon s’occupait de préparer à manger pour ceux qui venaient de loin. Elle était en grand noir, car elle portait le deuil à tous les enterrements.— (Michel Jeury, La Métairie et le Château, Robert Laffont, 2012)
Sur un troisième point, Pépère, logicien implacable, mettait en avant l’absolue sécurité de l’entreprise sur le plan pénal, M. Geoffrain pouvant absolument pas s’en aller porter le deuil à la maison bourreman!…— (Albert Simonin, Une balle dans le canon, Série noire, Gallimard, 1958, page 111)
Pas de doute, la flicaille allait pas tarder à retrouver son identité, son père avait déjà dû porter le deuil auprès des zigouigouis de Maubeuge et il y coupait pas de retourner dans cette ville de chiens entre deux pandores.— (A. D. G., Cradoque's band, Gallimard (Série Noire no 1493), 1972, réédition 1981, page 47)