prendre du champ \pʁɑ̃.dʁə dy ʃɑ̃\ (se conjugue → voir la conjugaison de prendre)
— Messieurs, dit-il, je crois que nous ferions bien de nous choisir et de prendre du champ ; car il est question d’attaquer les lignes et il faut que je sois à mon poste.— (Alfred de Vigny, Cinq-Mars, Michel Lévy frères, 1863)
L’assaut dont la violence aurait dû, semblait-il, défoncer les crânes des béliers, n’avait fait que les étourdir un instant. Ils secouèrent la tête, prirent un peu de champ et repartirent à l’attaque dans une ruée plus furieuse encore.— (Joseph Kessel, Les Cavaliers, Gallimard, 1967)
Puis, l’âge aidant, à la faveur des expériences accumulées, il apparut qu’ils prenaient un peu de champ à l’égard de leurs ferveurs les plus exacerbées. Ils surent attendre, et s’habituer.— (Georges Perec, Les Choses, Julliard, 1965, réédition 1984, page 26)
Pékin se drape toujours dans sa neutralité de façade, favorable au Kremlin, n’ayant jamais condamné « l’opération spéciale » en Ukraine. Mais, face à l’escalade nucléaire de Poutine, le géant asiatique prend du champ, redoutant un effet boomerang.— (Sébastien Falletti, Pékin embarrassé par la fuite en avant de Vladimir Poutine, Le Figaro. Mis en ligne le 26 septembre 2022)