prendre sans vert \pʁɑ̃dʁ sɑ̃ vɛʁ\ transitif (se conjugue → voir la conjugaison de prendre)
Il s’est offert de me faciliter les moyens de te saisir au collet, et c’est par sa direction et celle de ta maîtresse même que ton frère a trouvé le moment de te prendre sans vert.— (Abbé Prévost, Histoire du chevalier des Grieux et de Manon Lescaut, 1731, réédition 1967, Grenier-Flammarion, pages 51-52)
Trompe-la-Mort, en venant ici, a chaussé la peau d’un honnête homme, il s’est fait bon bourgeois de Paris, il s’est logé dans une pension sans apparence ; il est fin, allez ! on ne le prendra jamais sans vert..— (Balzac, Le Père Goriot, 1834, III. Trompe-la-Mort)
Ce n’est pas nous qu’on prend sans vert.— (André Gide, Journal, août 1903 – sans quantième.)
L’accusé n’était pas de ceux que l’on prend sans vert. Sa réponse était toute prête.— (G. Lenotre, Le vrai chevalier de Maison-Rouge, Chapitre VII : Le Rougyff ; Union Générale d’Éditions, collection 10/18, Paris, 1962, page 104)
Enfin, le Parti communiste nous faisait cadeau d’une explication à tout faire, propre à calmer l’anxiété : aucun événement désormais ne nous prendrait plus sans vert.— (Mona Ozouf, Composition française, Gallimard, 2009, collection Folio, page 178)