Singulier | Pluriel |
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péril jaune | périls jaunes |
\pe.ʁil ʒon\ |
péril jaune \pe.ʁil ʒon\ masculin
Le « péril jaune » est signalé de toutes parts. Les Chinois sont quatre cent millions. Théoriquement ils peuvent mettre trente millions d’hommes sur pied de guerre.— (Jacques Novicow, Le Péril jaune, dans la Revue Internationale de Sociologie, 1897, page 1)
Le slogan du « péril jaune » est popularisé par l’empereur Guillaume II en 1895, mais il n’obtient un franc succès que parce que les craintes existent déjà à l’état plus ou moins latent. L’Extrême-Orient représente pendant plusieurs décennies, dans les mentalités, une menace pour la civilisation occidentale.— (Jean Heffer, Les États-Unis et le Pacifique: Histoire d’une frontière, Albin Michel, 1995)
En France, l’expression « péril jaune » a vu le jour quelques années plus tôt, en 1901, sous la plume de l’économiste Edmond Théry, qui en fait le titre de son ouvrage. Le péril, explique-t-il, n’est pas « militaire comme les hordes de Gengis Khan et de Timour-Leng, mais économique. »— (Martine Bulard & Jack Dion, L’Occident malade de l’Occident, Fayard, 2009)
La guerre russo-japonaise est propice à l’exploitation du thème du « péril jaune ». Chinois jusqu’en 1902, le « péril jaune » devient synonyme de « péril japonais ». C’est le journaliste Austin de Croze qui dénonce le plus haut « la partialité révoltante de la presse russophile, qui persiste à nous montrer un ennemi dans le Japon et à nous hypnotiser sur un “péril jaune”, qu’elle est la seule à créer. »— (Matthieu Séguéla, Clemenceau : ou la tentation du Japon, CNRS, 2014)