remourir \ʁə.mu.ʁiʁ\ intransitif 3e groupe (voir la conjugaison)
Je viens pour rebaiser le plus beau des Amants— (Théophile de Viau, in Second Livre des Délices, 1620, Toussaint du Bray, Paris)
Je viens pour remourir dans tes embrassements
Mais pourquoi remourir serait-il un barbarisme, quand revivre n’en est pas un ? Si l’on avait à raconter la seconde mort d’un homme qui eût été ressuscité, ne vaudrait-il pas mieux employer remourir, ainsi que l’a fait quelquefois Voltaire, que de dire languissamment mourir de nouveau ?— (Jean François Boissonade, Critique littéraire sous le premier empire, tome second, 1863)
Si les systèmes doivent fatalement périr, les individus ont le droit de chercher à se sauver. Un système meurt, renaît et remeurt ; un individu ne meurt qu’une fois.— (Hector Malot, Un mariage sous le Second Empire, 1873)
J’entends mourir et remourir un chant lointain— (Guillaume Apollinaire, Alcools, 1913, « La Porte »)
Peut-être que j’ai voulu m’acquitter d’une dette imaginaire en te donnant à mon tour l’existence que ta mort m’a donnée. Ou bien te faire revivre et remourir pour être quitte de toi, de ton ombre. T’échapper.— (Annie Ernaux, L'Autre fille, NiL, 2011, page 77)