sacrilègement \sa.kʁi.lɛʒ.mɑ̃\
Les visages fatigués et usés de ces malheureuses créatures, dont l’une s’assit juste en face de lui et se mit à le dévisager avec autant d’indifférence que si elle avait fixé une tache sur un vêtement – tout lui disait clairement qu’il avait pénétré dans l’antre ignoble où se terre la triste débauche, fruit d’une instruction factice et de l’effroyable cohue des grandes villes, dans cet antre où l’homme étouffe sacrilègement tout ce qu’il y a en lui de pur et de sacré, tout ce qui fait la beauté de la vie, et s’en rit brutalement ; où la femme qui réunit en elle toutes les perfections de la nature et en est le couronnement, se transforme en un personnage étrange, équivoque, qui, en perdant sa pureté, s’est trouvé privé de tous les caractères féminins, a acquis les manières et l’impudence masculines et ne ressemble plus à l’être fragile qu’elle était, si délicieux, si différent de nous.— (Nicolas Gogol, La Perspective Nevsky, 1835 ; traduit du russe par Boris de Schlœzer, 1968, page 91)
Plus d'un l'avait vue de tout près, sur les draps défaits d'un lit de passage, avec cette tête d'archange endormi qu'elle prenait sacrilègement au moment du pire abandon.— (Alexandre Vialatte, Fred et Bérénice, Le Rocher, 2007, page 93)