Singulier | Pluriel |
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stupeur | stupeurs |
\sty.pœʁ\ |
stupeur \sty.pœʁ\ féminin
Un petit froid empêche le sommeil chez les gens qui se mettent au lit en tremblant, un grand froid prolongé frappe d’engourdissement et de stupeur ceux qu’il saisit en plein air. Ce fut là notre cas.— (Hector Malot, Sans famille, 1878)
Ces sortes de réveils étaient marquées par un cri aigu et par la projection des membres, tantôt d’un côté, tantôt d’un autre, et les premiers jours par une loquacité semi-délirante qui n’inquiétait pas moins que la stupeur.— (Revue médicale française et étrangère, 1829, page 498)
Au milieu de la rue, se tenait un être à l’aspect hirsute. Tout son visage était empreint d’une stupeur, comme s’il eût été idiot.— (Émile Moselly, Terres lorraines, 1907)
Nous étions tous dans la stupeur. — Il était tombé dans une stupeur silencieuse et morne dont rien ne pouvait le tirer.
C’est avec un sentiment de stupeur involontaire que les amateurs examinaient cette touche nouvelle, encore jamais vue.— (Nikolaï Gogol, Les nouvelles de Petersbourg - Le portrait, 1835 (traduction d’André Markowicz, réédition Éditions Acte Sud, 2007, page 159))
La Mole fit un mouvement tellement brusque de stupeur et d’effroi que la reine sourit.— (Alexandre Dumas, La Reine Margot, 1845, volume I, chapitre V)
Mais la fatigue est un grand remède et l’abêtissement une précieuse ressource. On vit dans une stupeur qui fait l’effet d’une couche d’ouate. Comme on ne dort, la nuit, que d’un sommeil à tout moment interrompu, on n’est pas bien éveillé le jour. Et cet état d’automatisme léthargique où l’on demeure est favorable à la discipline, conforme à l’esprit militaire, utile au bon ordre physique et moral des troupes.— (Anatole France, Le Mannequin d’osier, Calmann Lévy, 1897, réédition Bibliothèque de la Pléiade, 1987, page 872)
J’émergeai de ma stupeur qui était à demi jouée, ou enfin qui était celle que je laissais paraître dès que maman entrait en scène.— (François Mauriac, Un adolescent d’autrefois, Flammarion, 1969, page 159)
Je demandai à mon chauffeur combien je lui devais, le montant qu’il m’annonça me cloua de stupeur.— (Claude Lanzmann, Le Lièvre de Patagonie, Gallimard, 2009, chapitre XI)