tchi-tchi \tʃi.tʃi\ féminin au singulier uniquement
Fréquenté par la tchi-tchi algéroise, il propose un comptoir étincelant, des tables joliment décorées et des recoins d’une discrétion parfaite.— (Yasmina Khadra, Morituri, éditions Baleine, 1997, page 38)
Si à l’origine, tchi-tchi désignait principalement les jeunes des quartiers huppés d’Alger, qui s’habillaient dernier cri et roulaient en voiture de luxe, le mot a pris, depuis, un sens plus large, caractérisant beaucoup plus une certaine façon de se comporter que l’appartenance à une classe sociale : manières de s’habiller, de parler, de penser plus ou moins guindées, plus ou moins influencées par le cinéma et la télévision.— (Mohand Akli Haddadou, Parlez-vous l’algérien ? Hé, la tchi-tchi !, Info Soir, 7 avril 2004)
Alger et Oran sont pour lui les villes qui symbolisent le mieux « la juxtaposition des deux mondes » qui font l’Algérie : « la tchi-tchi et les pauvres (les zawalis) ». Entre les deux ? « Il n’y a rien », répond-il.— (Semmar Abderrahmane, De la Tchi-tchi aux Zawalis : Portrait d’une jeunesse algérienne assoiffée de vie…, lemague.net, 6 mai 2007)
Il existe ainsi un espace qui oppose les hittistes et la tchi-tchi : un espace géographique où s’expérimente différemment la mobilité dans la ville, mais surtout un espace mental où se déploient inégalement les espoirs et les projections dans l’avenir.— (Loïc Le Pape, « Histoire de voir passer le temps ». Les hittistes algériens, dans Jeunesses arabes: Du Maroc au Yémen : loisirs, cultures et politiques, La Découverte, 2013)