tourner de l’œil \tuʁ.ne də l‿œj\ (se conjugue → voir la conjugaison de tourner)
L’odeur de la rafflésie est insupportable, et peut presque vous faire tourner de l’œil.
— Mon petit, tâchez donc d’aller vous recoucher vivement : j’en ai assez de vous voir tourner de l’œil et joncher les tapis comme une fleur coupée !— (Colette, La Retraite sentimentale, 1907)
« Qu’est-ce que vous voulez de plus ? Il y a même un lit, pour ceux qui tourneraient de l’œil. »— (Jules Romains, Les Copains, 1922, réédition Le Livre de Poche, page 176)
Mais sapristi ! qu’y a-t-il donc ? Hein ! j’espère que tu ne vas pas t’évanouir. Ah ! ces sacrées femmes, ça ne peut pas perdre un milliard sans tourner de l’œil. Quelles mazettes !— (Maurice Leblanc, La Comtesse de Cagliostro, 1924)
La jeune personne s’évanouit. Michel héla une carriole qui allait de son côté et grimpa sur le siège auprès du fermier. Il était temps : il tournait de l’œil lui aussi.— (Marguerite Yourcenar, Archives du Nord, Gallimard, 1977, page 279)
Un gigolo en muscles dopés monte la garde devant l’entrée. Dès qu’il me repère il manque de tourner de l’œil tellement je parais insolite dans les parages :— (Yasmina Khadra, Morituri, éditions Baleine, 1997, page 38)
- Hé ! le maquignon, aboie-t-il. Le marché aux bestiaux, c’est de l’autre côté de la ville.
Je vous aiderais à bien des choses ; et j’ai amassé une bonne pacotille de contrebande assez honnête, dont nous vivrions, et que je vous laisserais lorsque je viendrais à tourner de l’œil, comme on dit poliment.— (Alfred de Vigny, Servitude et grandeur militaires, 1835)