Singulier | Pluriel |
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tribalisme | tribalismes |
\tʁi.ba.lism\ |
tribalisme \tʁi.ba.lism\ masculin
Plusieurs sourates ou versets du Coran sont hostiles au tribalisme, soit en présentant Muhâmmad comme un homme à qui Dieu a assuré la solidarité qui était du ressort tribal (XCIII, XCIV), soit en indiquant le rejet dont il a été l’objet de la part des siens, qui l’accusaient de trahir les traditions des ancêtres (« anciens ») de la tribu (XXV, 5),— (Joseph Morsel et al.; « L’Histoire (du Moyen Âge) est un sport de combat… », 2007)
Puisque la tribu n’avait, à l’évidence, aucun lien structurel avec le capitalisme, le tribalisme devait être une manière de manipulation idéologique, liée à l’appareil hégémonique, que la nouvelle bourgeoisie africaine, maintenant arrivée au pouvoir, utilisait pour défendre ses intérêts de classe. Le tribalisme était facteur de division des travailleurs ; il rendait les pauvres fiers de certains de leurs exploiteurs, considérés comme des héros qui procuraient à leurs fidèles profits et emplois réservés à l’intérieur de l’État marchand.— (J. Lonsdale; « Ethnicité, morale et tribalisme politique », lire en ligne)
La chose est d’autant plus amusante, qu’emportée par l’esprit du temps, cette même intelligentsia, d’une manière inconsciente, fonctionne sur un tribalisme à toute épreuve. Le monde universitaire en est un exemple achevé en ce qu’il est constitué d’un ensemble de clans, chacun se reconnaissant autour d’un héros éponyme, clans maniant à loisir l’exclusive, l’exclusion, le mépris ou la stigmatisation. Et celui qui n’a pas l’odeur de la meute est, immanquablement, rejeté.— (Michel Maffesoli; « Tribalisme postmoderne : De l’identité aux identifications »)