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Du gaulois *trugo → voir trucher (« mendier »), l’occitan truan (« truand, traitre »), le gallois tru, truan (« miséreux »), l’écossais truaghan (« id. »), le breton truc (« mendiant »), l’irlandais trogha, le latin trux (« farouche, sauvage »). Du sens de « vagabond », le néerlandais a dérivé celui de « satellite » avec trawant.
Je ne sais quelle pouillasserie de ville du moyen âge, initiée aux bienfaits du suffrage universel, mais qui ne peut se défaire de son vieux fond truand.— (Romain Rolland, J.-Chr., Foire, 1908)
Ils m’ont été emblés, sire ! Embler les joyaux de l’électeur de Bavière ! les truands ne respectent rien, ils vous voleront votre royaume, si vous n’y prenez garde.— (Honoré de Balzac, Maître Cornélius, 1831)
Un soir, au moment où le couvre-feu sonnait à tous les beffrois de Paris, les sergents du guet, s'il leur eût été donné d'entrer dans la redoutable cour des Miracles, auraient pu remarquer qu'il se faisait dans la taverne des truands.— (Victor Hugo, Notre-Dame de Paris, page 219, Eugène Hugues à Paris, 1832)
Les truands se dissimulaient dans toutes les encoignures des maisons, et gare au bon bourgeois cousu d'or, qui rentrait trop tard chez lui.— (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 43)
Envoyé à la prison du Cherche-Midi puis au camp de Cepoy, Chamberlin y fait la connaissance de truands encore en herbe comme Pierre Loutrel — bientôt on l'appellera Pierrot-le-Fou — et Georges Brahim — alias Jo Attia.— (Renaud de Rochebrune et Jean Claude Hazera, Les patrons sous l'Occupation, Odile Jacob, 1995, page 202)
Des truands d’autant plus imprévisibles qu’ils n'obéissent plus maintenant à aucune règle, d’autant plus dangereux qu’ils ont la gâchette facile, de plus en plus facile.— (Jean Rolland, Les mousquetaires du Prado, Éditions Pierre Téqui, 2003)
Mais cette ex-prostituée fréquentait aussi Henri Lafont, un caïd parisien qui avec toute une bande de truands placés sous ses ordres, servait de supplétif aux Allemands dans de multiples trafics de marché noir et aussi pour la traque des résistants.— (Jean-Pierre Fontaine, Les nouveaux mystères de l'Yonne, Éditions de Borée, 2007)
El les veskiès done as truans, Et les boins clers fait pain querans.— (Floire et Blanceflor, 2515, XIIIe s., selon Émile Littré, Dictionnaire de la langue française, volume 2, partie 2, 1872, page 2371 ; mais la citation est introuvable dans le texte)
Frédéric Godefroy, Dictionnaire de l’ancienne langue française et de tous ses dialectes du IXe au XVe siècle, édition de F. Vieweg, Paris, 1881–1902 → consulter cet ouvrage