vulnérer \vyl.ne.ʁe\ transitif 1er groupe (voir la conjugaison)
Rien qui morde, vulnère, incise, tracasse, obsède, sans concierge, et vienne ajouter certainement à la haine universelle, l’allume de ses mille détails indéniables.— (Louis-Ferdinand Céline (Louis-Ferdinand Destouches), Voyage au bout de la nuit, Denoël et Steele, Paris, 1932 (réédition Gallimard, Folio #28, 2019, page 263)
Supposons que le mot « racisme » soit employé de bonne foi, ce qui n’est pas en général le cas, quelles sont les situations respectives de celui qui lance l’épithète et de celui qui la subit ? Chacun des deux, celui qui lance l’épithète et celui qui la subit, a conscience d’appartenir à un groupe historique ou ethnographique différent de celui de l’autre. Cette épithète ne peut être sincèrement lancée qu’au nom d’un groupe ethnohistorique qui se trouve – prenons ce mot au sens fort qu’il avait au XVIIème siècle – « gêné » par l’autre. C’est ce qui se passe lors d’une conquête où les deux groupes en contact, le vainqueur et le vaincu restent distincts, c’est ce qui se passe dans les phénomènes dits de colonisation, cas particulier des phénomènes de conquête, phénomènes où les deux parties n’ont pas le même statut et où les particularités des uns gênent les autres, où les participants du groupe le plus fort vulnèrent psychologiquement les plus faibles.— (Jules Monnerot, "Racisme et identité nationale", revue Itinéraires, 1990)