éperler \e.pɛʁ.le\ transitif ou pronominal 1er groupe (voir la conjugaison)
C’est d’après la position des centres des deux meules que cet appareil a été appelé moulin excentrique, et, suivant ses panégyristes, il devra sous peu remplacer tous les autres dans les opérations qui ont pour objet de décortiquer, rouler, éperler, concasser et moudre les grains.— (Journal des connaissances utiles, 1846)
En revanche, on voyait ses dents— (Georges Audigier, Les quatre saisons, dans Le moderniste illustré no 22 du 21 septembre 1889, Paris, 1889, p. 172)
Éperler un si blanc sourire
Et si malin qu'il semblait dire :
« Chers cœurs je vous embrasserais
Si fort que je vous croquerais
S'il m'en prenait la folle envie … »
Que fais-tu d’éperler des chansons jusqu’au soir— (Cécile Sauvage, Tandis que la terre tourne, III, “Arrête, Mélitta” ; Mercure de France, Paris, 1910, p. 80)
Sans que la rousse lune éclose dans le noir
Ni l’augural corbeau ni la fauve chouette
Éveillent dans ton âme une angoisse muette ?
Vagabond enhardi par des yeux adorés,— (André Myollis, “Le mendiant d'amour”, dans La revue littéraire du 1er juillet 1904, Paris, 1904, p. 185)
Pour t’éperler mon âme en mots évaporés,
Je me mis à genoux devant toi, ma très tendre ;
Et, si bas que ton cœur à peine put entendre :
— Je viens vous mendier, Madame, un peu d’amour …
Le jet de la lance contre les fusains venait par moments s’éperler en gouttelettes jusque sur le pas de la porte entr’ouverte.— (René Boylesve, Mademoiselle Cloque, 1927)
Ainsi parlaient— (Paul Verlaine, Poésies, Odes en son honneur, XVII ; La Guilde du Livre, Lausanne, 1961, p. 575)
Deux amoureux dont s'éperlaient
Plus d'un encor propos amène.
« Oh ! si tu m'as ravie à ma tige plaintive,— (Jean-B. Saint-Martin, Juvenilia, XXV : “La rose” ; Imprimerie de Remondet-Aubin, Aix, 1864, page 61)
Si tu m'as arrachée à mon premier matin,
Alors que l'aube en pleurs, frissonnante et lascive,
S’éperlait mollement dans mon cœur de satin :
. »
Parfois les grands rochers dans les nuits prinlanières— (Alfred Klepping, “L'océan”, dans Annales africaines — Revue politique et littéraire de l'Afrique du Nord du 19 octobre 1923, Alger, 1923, p. 602)
Se haussent au-dessus du calme de tes flots,
Et, sphinx à qui tes flancs ont servi de tanières,
Ils écoulent surpris s’éperler tes sanglots.