éperler

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Étymologie

De perle, avec le préfixe é-.

Verbe

éperler \e.pɛʁ.le\ transitif ou pronominal 1er groupe (voir la conjugaison)

  1. Produire sous forme de perles.
    • C’est d’après la position des centres des deux meules que cet appareil a été appelé moulin excentrique, et, suivant ses panégyristes, il devra sous peu remplacer tous les autres dans les opérations qui ont pour objet de décortiquer, rouler, éperler, concasser et moudre les grains. — (Journal des connaissances utiles, 1846)
  2. (Sens figuré) (Transitif) (Rare) (Poétique) Faire paraître comme des sortes de perles ; égrener comme l’on égrènerait des perles.
    • En revanche, on voyait ses dents
      Éperler un si blanc sourire
      Et si malin qu'il semblait dire :
      « Chers cœurs je vous embrasserais
      Si fort que je vous croquerais
      S'il m'en prenait la folle envie … »
      — (Georges Audigier, Les quatre saisons, dans Le moderniste illustré no 22 du 21 septembre 1889, Paris, 1889, p. 172)
    • Que fais-tu d’éperler des chansons jusqu’au soir
      Sans que la rousse lune éclose dans le noir
      Ni l’augural corbeau ni la fauve chouette
      Éveillent dans ton âme une angoisse muette ?
      — (Cécile Sauvage, Tandis que la terre tourne, III, “Arrête, Mélitta” ; Mercure de France, Paris, 1910, p. 80)
    • Vagabond enhardi par des yeux adorés,
      Pour t’éperler mon âme en mots évaporés,
      Je me mis à genoux devant toi, ma très tendre ;
      Et, si bas que ton cœur à peine put entendre :
      — Je viens vous mendier, Madame, un peu d’amour …
      — (André Myollis, “Le mendiant d'amour”, dans La revue littéraire du 1er juillet 1904, Paris, 1904, p. 185)
  3. (Pronominal) Se manifester sous forme de perles.
    • Le jet de la lance contre les fusains venait par moments s’éperler en gouttelettes jusque sur le pas de la porte entr’ouverte. — (René Boylesve, Mademoiselle Cloque, 1927)
  4. (Sens figuré) (Pronominal) (Rare) (Poétique) Apparaître comme des sortes de perles ; se résoudre, s'égrener en des sortes de perles.
    • Ainsi parlaient
      Deux amoureux dont s'éperlaient
      Plus d'un encor propos amène.
      — (Paul Verlaine, Poésies, Odes en son honneur, XVII ; La Guilde du Livre, Lausanne, 1961, p. 575)
    • « Oh ! si tu m'as ravie à ma tige plaintive,
      Si tu m'as arrachée à mon premier matin,
      Alors que l'aube en pleurs, frissonnante et lascive,
      S’éperlait mollement dans mon cœur de satin :
      . »
      — (Jean-B. Saint-Martin, Juvenilia, XXV : “La rose” ; Imprimerie de Remondet-Aubin, Aix, 1864, page 61)
    • Parfois les grands rochers dans les nuits prinlanières
      Se haussent au-dessus du calme de tes flots,
      Et, sphinx à qui tes flancs ont servi de tanières,
      Ils écoulent surpris s’éperler tes sanglots.
      — (Alfred Klepping, “L'océan”, dans Annales africaines — Revue politique et littéraire de l'Afrique du Nord du 19 octobre 1923, Alger, 1923, p. 602)

Apparentés étymologiques

Traductions

Prononciation

  • Somain (France) : écouter « éperler  »

Anagrammes

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