avoir gardé les cochons ensemble \a.vwaʁ.ɡaʁ.de.le.kɔ.ʃɔ̃.(z)ɑ̃.sɑ̃bl\ (se conjugue → voir la conjugaison de avoir) — Note : Il s’emploie surtout dans des tournures négatives ou interrogatives.
D'Astorga n'en demandait pas davantage. A cette interpellation, il se dressa sur ses pieds et levant la tète et la voix, d'un air très-dédaigneux: « Ascaroti, s’écria-t-il, qui vous a donné le droit de me tutoyer ainsi ? aurions-nous, par hasard, gardé les cochons ensemble? »— (Frédéric Thomas, Une paire de proverbes, dans La Mosaïque du midi: publication mensuelle, Toulouse : J.-B. Paya, 1841, vol. 5 page 46)
Je lui ai d'abord demandé s'il n'était pas un peu taré de sortir seul alors que tout un régiment de policiers s'échinait à le protéger. Il m'a répondu que nous n’avions pas gardé les cochons ensemble et, qu'en conséquence, je devais m'exprimer avec sa Majesté sur un autre ton et en le vouvoyant.— (Frédéric Guidez , L'Héritage de Mathilde Wesendonck, LC éditions, 2013)
Autrement dit, le Téléspectateur-de-TF1 n’est pas « quelqu’un » qui pourrait se demander « Mais pourquoi me regarde-t-il comme ça, et me parle-t-il comme si on avait gardé les cochons ensemble !? ».— (Jean-Pierre Esquenazi, Le pouvoir d’un média: TF1 et son discours, L'Harmattan, 1996, page 43)
Il entre, dans les relations entre "bourgeois", un peu de connivence (j' allais dire : de complicité), un peu de ce sentiment abject de ceux qui "ont gardé les cochons ensemble" ; on a les mêmes habitudes et l' on chausse les mêmes souliers.— (André Gide, Journal : 1889-1939, 1939)
Intarissable, Juju l'entretenait à présent de Bijou, d'Oscar, de Paulo, d'Halimid, comme si ces personnages avaient gardé les cochons avec elle.— (René Fallet, La Grande ceinture, 1956)
Il tutoya un garçon, qui lui dit hardiment : - où est-ce que j'ai gardé les cochons avec vous, pour me tutoyer ?— (Stendhal, Lamiel, 1842)