bégayer

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Étymologie

(1465)[1] Dérivé de bègue, avec le suffixe -ayer[1] ; faisait beguer, besguer en ancien français.

Verbe

bégayer \be.ɡe.je\ intransitif, parfois transitif 1er groupe (voir la conjugaison)

  1. Articuler mal les mots, les prononcer en hésitant et en répétant la même syllabe avant de prononcer celle qui suit.
    • Puis, comme Guillaume tentait de plaider encore et de la convaincre, elle se leva tout d’un coup, tremblante, éperdue, soulevée par un tel emportement, qu’elle en bégayait. — (Émile Zola, Les Trois Villes : Paris, 1897)
    • Mais, deux semaines plus tard, Raoul, qui s’amusait fort auprès de ce funèbre fantoche, profita d’une ripaille plus complète pour lui arracher des aveux. Le sieur Fameron les bégaya en pleurant, effondré dans sa chambre, agenouillé devant son chapeau haut de forme, auquel il avait l’air de se confesser. — (Maurice Leblanc, La Barre-y-va, chapitre 7)
    • Comme Nini bégaye un peu, elle semble, avant de parler, chasser de sa bouche toute une provision de baisers qui l’obstruent. — (Jean Giraudoux, Provinciales, Grasset, 1922, réédition Le Livre de Poche, page 42)
    • Monsieur Ivanov bégaie légèrement et cela lui donne quelque chose de plus doux encore, de désarmé, d’innocent… J’ai entendu raconter que c’est depuis qu’on est venu le réveiller dans sa cellule de condamné à mort et qu’on lui a annoncé que sa condamnation à la pendaison était commuée en détention à perpétuité qu’a commencé chez lui ce bégaiement. — (Nathalie Sarraute, Enfance, Gallimard, 1983, collection Folio, page 196)
    • Les vendeuses s’adressaient à moi, mais c’est ma mère qui répondait à ma place — pour elle, j’étais encore le gamin qu’elle n’avait pas revu depuis presque quatre ans —, elle le faisait en bégayant de plus en plus, c’est-à-dire en prenant de plus en plus de temps, car elle tenait absolument à achever chacune de ses phrases, ne supportant pas d’être comprise avant de les avoir terminées elle-même ni qu’on osât le faire pour elle : il fallait qu’elle aille jusqu’au bout des syllabes, jusqu’à la profération dernière. — (Claude Lanzmann, Le Lièvre de Patagonie, Gallimard, 2009, chapitre 4)
  2. (Par analogie) En parlant des petits enfants, arriver difficilement à articuler des mots à l'étape de l'apprentissage de la parole.
    • Cet enfant ne fait encore que bégayer.
  3. (Par extension) Parler de quelque chose d’une manière très vague, très imparfaite.
    • Les plus grands philosophes ne font que bégayer quand ils veulent parler de ce qui est inaccessible à la raison humaine.
  4. (Sens figuré) Reproduire les mêmes choses sans avancer.

bégayer \be.ɡe.je\ transitif 1er groupe (voir la conjugaison)

  1. Commencer à apprendre à parler.
    • Cet enfant commence à bégayer quelques mots.
  2. Parler avec une voix mal assurée.
    • Cet écolier a bégayé sa leçon.
    • Il nous a bégayé de plates excuses.

Dérivés

Apparentés étymologiques

Vocabulaire apparenté par le sens

Traductions

Prononciation

  • France : écouter « bégayer  »
  • France (Occitanie) : écouter « bégayer  »
  • France (Lyon) : écouter « bégayer  »
  • France (Vosges) : écouter « bégayer  »

Références