baragouiner \ba.ʁa.ɡwi.ne\ intransitif 1er groupe (voir la conjugaison)
Cet homme ne fait que baragouiner.
Nous avons sur le dos un procureur du roi, qui parle morale et baragouine des bêtises sur l’administration.— (Honoré de Balzac, La Cousine Bette, 1846)
Un nourrisson baragouinait tout seul dans son lit.— (Knut Hamsun, La Faim, traduction de Georges Sautreau, 1961, page 242)
– Mais si la jeunesse ne baragouine que l’allemand ?— (Eugène Sue, Les Mystères de Paris, 1843)
– Elle parle parfaitement français.
Ils m’ont aussi appris bien des mots anglais pour que nous puissions parler ensemble sans que la mère Gassot, qui était curieuse comme une chouette, entendît ce que nous disions ; lui en avons-nous baragouiné des sottises anglaises en pleine figure sans qu’elle pût se fâcher.— (Hector Malot, Sans famille, 1878)
On ne voit guère la bonne société des environs, la langue étant une barrière, encore que la connaissance du flamand aide quelque peu à baragouiner l'allemand.— (Marguerite Yourcenar, Archives du Nord, Gallimard, 1977, page 89)
Ils nous aboyaient pour qu'on apprenne un dialecte d'ailleurs, eux-mêmes baragouinaient des idiomes aux r roulés, qu'on se cachait sous l'eau. On entravait tchi. Carrtantiti carrtantiti, soucrriti soussial...— (Magyd Cherfi, « Conte des noms d'oiseaux », dans Livret de famille, Éditions Actes Sud, 2011)
En se glissant sur la paillasse de bord, Ronan a expliqué à Pantxo que baragouiner était un mot inventé par les Français pour se moquer d'une langue qu'ils ne comprenaient pas. Pendant la guerre de 1870, les fantassins bretons réclamaient davantage de pain et de vin à leurs officiers pour mieux botter le cul aux Prussiens. Ces soldats ne parlaient pas français. Et c'est en breton qu'ils revendiquaient du bara frais et des pichets de gwin.— (Sorj Chalandon, L'Enragé, Grasset, 2023, page 253)
Ils scandaient Bara! Gwin! Bara! Gwin! prêts à mettre la crosse en l'air.
— Cessez de baragouiner! hurlaient les gradés.
Depuis Napoléon III la formule était restée. Et le mépris qui va avec.
L’homme de la radio claque des doigts. Il parle. Je baragouine à mon tour quelques phrases empâtées.— (Henri Troyat, Le mort saisit le vif, 1942, réédition Le Livre de Poche, page 112)
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