bonne à tout faire

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Étymologie

(XIXe siècle) Avant l’avènement de cette profession, les domestiques étaient plus spécialisés et donc plus nombreux et plus coûteux[1].
Composé de bonne et de tout faire, comme dans « Bonne cuisinière, sachant coudre et blanchir et repasser, désire une place dans une maison pour tout faire ». — (13 décembre 1829, La Providence : journal des gens sans emploi)

Locution nominale

Singulier Pluriel
bonne à tout faire bonnes à tout faire
\bɔ.n‿a tu fɛʁ\

bonne à tout faire \bɔ.n‿a tu fɛʁ\ féminin

  1. (Familier) Domestique que l’on peut employer à tous les travaux du ménage, de la cuisine, etc.
    • L’une de ses sœurs, bonne à tout faire, apparaissait parfois à la barrière, avec son baluchon, muette. — (Annie Ernaux, La Place, 1983)
    • Ainsi que le souligne Isabelle Billiard (2001), pour Louis Le Guillant, la « condition » de bonne à tout faire illustre avec une force particulière les mécanismes psychologiques et psychopathologiques liés à ces composantes de la condition humaine que sont la servitude et la domination. — (Pascale Molinier, De la condition de bonne à tout faire au début du XXe siècle à la relation de service dans le monde contemporain : analyse clinique et psychopathologique, revue Travailler 2005/1 (n° 13), p. 7 à 33)
    • Serait-on prêt, sous couvert de modernité, à revenir au temps des valets, des "bonnes à tout faire" et des nourrices ? — (Sylviane Agacinski, Corps en miettes, Flammarion, 2009)
    • Un inconvénient de ce genre de publications , c'est leur monotonie. Quand on en lit une, on croit relire les autres; de même qu'en comparant les petites affiches du jour à celles de la veille, on trouve que ce sont toujours des chiens perdus, des chevaux à vendre, une jeune bonne à tout faire chez un monsieur seul, des portefeuilles volés, des avoués qui volent, et font dix mille francs de frais sur un bien qui ne vaut pas la moitié, etc. Le fond est le même, sauf quelque diversité dans les détails. — (L'Indépendant : ci-devant la Semaine, De Murville, Paris, 17 septembre 1835)
    • Le Public est prévenu que Dimanche prochain, 27 du courant, à dix heures précises du matin, il sera vendu par l’huissier soussigné, au plus offrant et dernier enchérisseur, payable comptant, sur la Place publique, une (...) repasseuse et bonne à tout faire, âgée de 29 à 30 ans, ainsi que divers meubles, effets et marchandises etc. Le tout provenant de saisie exécution. — (Journal de la Pointe-à-Pitre, Pointe-à-Pitre, 24 mars 1831)

Vocabulaire apparenté par le sens

Prononciation

  • Vosges (France) : écouter « bonne à tout faire  »

Références

  1. Seuls les grands aristocrates, les riches particuliers peuvent se permettre le luxe d'entretenir un personnel nombreux : 35 domestiques forment la maison parisienne du prince Murat en 1906 Les bourgeois aisés ont difficilement plus de 3 serviteurs. Le tout-venant de la bourgeoisie montante met son ambition à employer une domestique au nom éloquent : la « bonne à tout faire ». — (Corvéables à merci, histoire-en-questions.fr)