bouchonner \bu.ʃɔ.ne\ transitif ou intransitif 1er groupe (voir la conjugaison)
Bouchonner du linge.
On se mit donc en marche à travers les bois par une scintillante et glaciale nuit sans lune, les trois hommes ayant très soigneusement bouchonné de paille leurs chaussures pour étouffer le bruit de leurs pas.— (Léon Bloy, Les vingt-quatre oreilles de « Gueule-de-bois » dans Sueur de sang, 1893)
Bouchonner un cheval
Cet homme robuste et noir qui, lorsque le train s’arrête, nettoie et soigne encore la machine comme un cavalier bouchonnerait sa monture après la course faite.— (Jules Claretie, Le Train 17, 1877)
Un instant plus tard, tandis que mon grand-père bouchonnait le cheval, nous pénétrâmes dans la salle de l’auberge.— (Marcel Arland, Terre natale, 1938, réédition Le Livre de Poche, pages 166-167)
Il bouchonna son cheval avec une poignée de bruyère et roula son porte-manteau.— (Jean Giono, « Le hussard sur le toit », 1951, réédition Folio Plus, page 11)
À la naissance, bouchonnez le jeune avec de la paille, désinfectez le cordon ombilical et apprenez-lui à téter.— (Question-réponse, in Le Chasseur français, juillet 2015)
Tu le seras toujours, va, je te le proteste ;— (Molière, L’École des femmes)
Sans cesse, nuit et jour, je te caresserai,
Je te bouchonnerai, baiserai, mangerai ;
Tout comme tu voudras, tu pourras te conduire :
Je ne m’explique point, et cela, c’est tout dire.
Je permets gentiment qu’on me bichonne et qu’on me bouchonne ; je ne connais rien de plus amusant que de jouer à être sage.— (Jean-Paul Sartre, Les mots, 1964, collection Folio, page 25)
Travaillé par son atavisme riverain, maître Ténor ne quittait sa toge que pour chausser ses bottes de caoutchouc et passer des méandres de la procédures à ceux de la rivière. Sa barque à cul coupé, couleur grenouille, on la voyait partout, enfoncée jusqu’aux tolets par cent kilos d’homme de loi et pourtant maniée à merveille, bouchonnant ci, bouchonnant là et franchissant les pires chenaux en quatre coups de godille.— (Hervé Bazin, Qui j’ose aimer, Grasset, 1956, pages 37-38)[1]
Cela va bientôt bouchonner au tunnel de Fourvière.
Elle s’en voulait d’avoir oublié d’invoquer ce saint spécial qui empêche qu’un caillot de sang s’intercale entre le cœur et le cerveau. Comment penser, aussi, qu’à quarante ans l’âme puisse aussi bêtement bouchonner ?— (Jean Rouaud, Les Champs d’honneur, Les Éditions de Minuit, 1990)
bouchonner transitif 1er groupe (voir la conjugaison) (graphie inconnue)