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coq-à-l’âne \kɔ.k‿a.l‿ɑn\ |
coq-à-l’âne \kɔ.k‿a.l‿ɑn\ masculin
Tous les éclectismes de style se donnent rendez-vous dans cet idiome inouï, où les tournures apocalyptiques coudoient le coq-à-l’âne.— (Henry Murger, Scènes de la vie de bohème, 1848)
L’acte se passait en enfer et, depuis le lever du rideau, la scène n’était encore occupée que par des diables subalternes qui se renvoyaient des coqs-à-l’âne et des calembredaines pour amuser le public, en attendant l’entrée de M. Satan, leur maître.— (Fortuné du Boisgobey, Double-Blanc, Paris : chez Plon & Nourrit, 1889, part. 1, chap. 4.)
Rabelais (XVe siècle) a usé et même abusé du coq-à-l’âne.— (Didier Loubens, Les proverbes et locutions de la langue française, 1888)
Excité, le meunier retrouvait au fond de sa mémoire toutes les calembredaines, tous les coqs-à-l’âne, toutes les balourdises qui traînent dans la conversation des paysans.— (Émile Moselly, Terres lorraines, 1907)
Sur le Pont-Neuf, il avait vu un homme d’aspect étrange penché sur l’eau. Le jugeant tout aussi désespéré que lui, Wilde avait demandé : « Êtes-vous aussi un candidat au suicide ? – Non, avait répondu l’homme, je suis coiffeur ! » D’après Fénéon, ce coq-à-l’âne avait convaincu Wilde que la vie était encore assez comique pour être endurée.— (Julian Barnes, L’Homme en rouge, Mercure de France, 2020, traduction Jean-Pierre Aoustin, page 221)
Il s’amusait de tout ce qu’il disait et de tout ce qu’on disait ; bégayant, bredouillant, ânonnant, ricanant, pondant des coq-à-l'âne, il n’était pas capable de suivre un raisonnement, ni de savoir au juste ce qu’il pensait lui-même.— (R. Rolland, Jean-Christophe, La Révolte, 1907, page 419)