débaouliser \de.ba.u.li.ze\ transitif ou pronominal 1er groupe (voir la conjugaison)
Mieux encore, depuis sa mise en place, le Comité national de salut public s’est employé à « débaouliser » les secteurs les plus stratégiques de l’appareil d’État, notamment au sein des forces armées ; et, plus ou moins involontairement, il a même conduit le PDCI – qui entend bien rester, malgré ses déconvenues, un acteur essentiel de la vie politique – à se démarquer de tout ce qui a pu faire de lui, à l’époque d’Houphouët-Boigny comme à celle de son successeur, un instrument clé de l’hégémonie baoulé au cœur de l’État ivoirien.— (Jean-Pierre Dozon, La Côte d’Ivoire entre démocratie, nationalisme et ethnonationalisme, in Politique africaine, 2000/2, no 78)
Ainsi, l’‘ivoirité’ s’est ‘débaoulisée’ pour se régionaliser et camper un ‘Sud’ utile et autochtone face à l’immigration étrangère et musulmane provenant du ‘Nord’, c’est-à-dire du Burkina Faso, du Mali, de Guinée mais aussi, par glissements successifs, des départements septentrionaux de la Côte d’Ivoire : un patronyme sahélien suffit désormais à l’administration et à la police pour confisquer les papiers d’identité d’un ressourtissant ivoirien et ouvrir la porte à d’interminables tracasseries— (Aghi Bahi, L’Ivoirité Mouvementée ; Jeunes, Médias et Politique en Côte d’Ivoire, 2013)