décrochez-moi-ça \de.kʁɔ.ʃe.mwa.sa\ masculin invariable
A la queue de l’évêque, une cour des Miracles se dandinait en flageolant ; une colonne de vieux birbes, costumés avec les friperies vendues des morgues, ballottait, se soutenant sous les bras, s’étayant les uns aux autres. Tous les décrochez-moi-ça d’il y a vingt ans ajustaient leurs mouvements, les accompagnaient, sur eux ; .— (Joris-Karl Huysmans, La Cathédrale, Plon-Nourrit, 1915, chap. 8, p. 214)
Les niolleurs sont les marchands de vieux chapeaux. On appelle niolle un chapeau retapé, et décrochez-moi-ça un chapeau de femme d'occasion. Il y a, dans le carré du Palais-Royal, des décrochez-moi-ça qui encadreraient encore très-bien de fort jolies figures, et qui, dans tous les cas, ne seraient pas trop déplacés dans l'étalage d'une modiste du passage... du Saumon.— (Edmond Texier, Tableau de Paris, chap. 15 : Les halles et marchés, Paris : chez Paulin & Le Chevalier, 1852, vol. 1, p. 149)
; tandis que la belle toilette de madame Lorilleux, les effilés de madame Lerat, les jupes fripées de mademoiselle Remanjou, mêlaient les modes, traînaient à la file les décrochez-moi-ça du luxe des pauvres.— (Émile Zola, L'Assommoir, 1877, chap. 3)
Elle commande chaque jour des robes d'chez Patou, mais elle habille papa au "décrochez-moi ça..."— (Narcisse Praz, Poète, prends ton luth et tire, Éditions d'en bas, Lausanne, 1984, p. 60)
Parfois il se mettait en frais et arborait un antique gibus qui provenait, à n’en pas douter, d’un décrochez-moi-ça de barrière.— (Édouard Bled, « Mes écoles », Robert Laffont, 1977, pages 182-183.)
En un mot, mes chères cousines, en un mot, le grenier ? C’est le décrochez-moi ça des générations précédentes…— (Germaine Acremant, Ces dames aux chapeaux verts, Plon, 1922, collection Le Livre de Poche, pages 83-84.)