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De l’ancien français mei, forme tonique de me, cas régime de jo, je « je », du latin mē, accusatif de ego, « je, moi » (pronom personnel de la première personne du singulier).
L'emploi comme substantif (« le moi ») est attesté pour la première fois dans les Pensées de Blaise Pascal[1] (1670).
On n’accuse point ce voyageur d’aimer à parler de soi ; on lui pardonne tous ces je et tous ces moi, parce que c’est la manière la plus claire et la plus intéressante de raconter ce qu’il a vu.— (Stendhal, De l’Amour, 1re préface de 1826.)
Il y avait en moi autre chose que ma volonté, et cette autre chose avait peur. Je me demandai ce que je pouvais redouter ; mon moi brave railla mon moi poltron, et jamais aussi bien que ce jour-là je ne saisis l’opposition des deux êtres qui sont en nous, l’un voulant, l’autre résistant, et chacun l’emportant tour à tour.— (Guy de Maupassant, Sur l’eau, dans La maison Tellier, 1891, collection Le Livre de Poche, page 81.)
Alors, il faudra que moi j’attende ce jugement aux Cinq-Fontaines, entre ton Oncle, qui me narguera, et Adalbert qui ne se fera pas de bile et dont la placidité me mettra hors de moi.— (Gyp, Le chambard: roman d'aujourd'hui, E. Flammarion éditeur, 1928, p. 237)
Je l’écoutais à peine. J'avais cédé de guerre lasse. Elle avait l’ardeur de ses 16 ans et moi la lassitude de mes sept décennies.— (Yvette Grémillon, « Ce sac à main », dans Boffo Ténouga et autres nouvelles, éditions Publishroom, 2016)
Qui veut aller avec lui ? Moi. - Il est aussi fatigué que moi. - Feriez-vous comme moi ?
— M. Duhourceau, êtes-vous déjà allé en Algérie ? — Moi ? Quand quelqu’un répond « moi » de la sorte, c’est neuf fois sur dix qu’il veut gagner du temps.— (Georges Simenon, Le fou de Bergerac, Fayard, 1932, réédition Le Livre de Poche, page 112)
dans une proposition dont le verbe est à l’infinitif :
Il ne sert de rien d’objecter : « Quelque autre pourra argumenter de même en faveur de sa religion ! » C'est de moi qu'il s'agit; .— (Auguste Valensin, Textes et documents inédits, Aubier, Éditions Montaigne, 1961, p. 218)
comme complément direct dans une proposition elliptique :
Qui a-t-on voulu désigner ? Moi. - On vous a désigné ainsi que moi.
comme complément direct dans une proposition dont le verbe est accompagné de ne… que… (au sens de seulement) :
Je ne plains que moi.
comme complément direct coordonné à un nom ou à un autre pronom :
Il a renvoyé son frère et moi. - Il a mécontenté ses parents et moi. - Il viendra nous voir, vous et moi.
comme complément indirect après un verbe à l’impératif sans négation :
Leri fixa Moreta, bouche bée de stupeur. — Une zoonose ? Même le terme est rébarbatif ! (Elle arrangea un coussin derrière son dos.) Eh bien, maintenant que je suis confortablement assise, racontez-moi tout.— (Anne McCaffrey, La Ballade de Pern, tome 4: La Dame aux Dragons, traduit de l'américain par Éric Rondeaux et Pierre-Paul Durastanti, éd. 12/21 (Univers poche), 2014)
comme complément indirect sans préposition après un verbe à l’impératif non accompagné d’une négation :
Pardonnez-moi.
Obéissez-moi.
Dites-moi la vérité.
comme complément indirect ou circonstanciel après une préposition :
Vous servirez-vous de moi ? - Il a parlé de moi. - Ils auront affaire à moi. - Cela vient de moi.
comme complément du nom, avec une préposition:
C’est un homme à moi, un ami à moi, de l’argent à moi.
Ça caille en ce moment. Moi, j'étais en vacances dans les Caraïbes, 30°C à l'ombre... C'est toujours agréable quand on a très chaud de savoir que les autres se les pèlent...On profite mieux.— (Stéphane Guillon, « Dérapage en douceur : 12 janvier 2009 », dans le recueil On m'a demandé de vous calmer, éd. Stock, 2009)
Elle faisait face à l'étagère où étaient regroupés mes vinyles. J'ai eu le sentiment qu'elle était en train de juger ma discothèque et qu'à travers elle, elle me jugeait moi.— (Olivier Martinelli, Une Légende, E-fractions éditions, 2014, chap.5)
Vous ne trouverez pas non plus cette douce égalité de sentiments, , en épousant un homme qui ne pense qu’à lui, dont le moi est la note unique.— (Honoré de Balzac, Modeste Mignon, 1844)
(Philosophie)Individualité d’une personne, dans son expérience personnelle, par opposition au reste de la collectivité, voire à l'humanité.
Si, par une analyse psychologique plus complète, Descartes avait reconnu l'importance de la notion de cause, s'il avait vu que la liberté est le fond même de la conception du moi, cela seul eût nécessairement modifié tout l'ensemble de sa doctrine ; ….— (Jules Simon, Introduction de: « Œuvres de Descartes », édition Charpentier à Paris, 1845)
Et il ne comprenait plus combien cette première forme de son moi conscient avait été meilleure et plus belle que la seconde, celle qui devait à l’esprit moderne vaniteux, égoïste et frondeur qui l’avait pénétré peu à peu.— (Isabelle Eberhardt, Yasmina, 1902)
Sous le règne de ces savoirs, la littérature et une certaine philosophie qui se fait toujours plus poétique deviennent l'ultime refuge de cette part irréductible de notre expérience qu'est le moi et ses innombrables méandres; si goulûment décrits, si méticuleusement exposés, par tous les poètes et les romanciers au service de cette entreprise, chacun ajoutant son petit témoignage à soi à la montagne de nos recensions intimes.— (Argument, volume XXI, no 2, printemps-été 2019, page 53)
(Religion) Sentiment individuel de la personne comme séparée de Dieu dans une optique trompeuse d'émancipation.
Ce qui s'est éveillé en nous à un certain moment, c'est le vieil Adam que saint Paul appelle le vieil homme, le « moi » au sens égocentrique du mot qui, au lieu d'écouter la voix de Dieu, a préféré s'écouter lui-même.— (Jean Lafrance, Persévérants dans la prière, MédiasPaul & Éditions Paulines, Paris/Montréal, 1982, page 170)
(Spiritualité) Individualité d'une personne, perçue par elle-même comme distincte des autres vivants, du reste du monde, par opposition au Soi, à savoir la dimension de l'humain qui est universelle et se confond avec le reste de l'univers, du cosmos, de la création. Syn. : ego.
Pascal professe que « le moi est haïssable ». Le Bouddha va plus loin. Il affirme que le moi n'existe pas, qu'il est illusion, petite fumée, lueur dans la nuit.— (Hervé Clerc, Les choses comme elles sont, Gallimard, collection « Folio essais », 2011)
Mais, s'il est juste que le disciple puise sa joie dans la progression, il faut cependant se méfier du piège subtil qui guette tout chercheur spirituel et qui consiste à renforcer le moi, un super ego auréolé de spiritualité.— (Arnaud Desjardins, L'audace de vivre, Éditions de la Table Ronde, Paris, 1989, page 73)
Bouvier avait une autre formule : « Le moi, c’est comme les assouplissements, plus on avance, plus il s’assouplit. »— (Fabrice Luchini, Comédie française, Flammarion, J’ai lu, 2016, page 175)
(Plus rare) Personne qui se considère elle-même en un état différent.
Quand l’auteur rencontrait quelque passage obscur, et, à vrai dire, souvent cela lui arrivait, il croyait toujours que c’était le moi d’aujourd’hui qui avait tort.— (Stendhal, De l’Amour, 1re préface de 1826)
Canada (Soutenu) ou (mais cette prononciation sera habituellement jugée un peu moins soutenue. Quoi qu'il en soit, elle correspond à l'ancien standard.
↑Seule la 3e personne présente des oppositions de genre.
↑La 3e personne indéfinie (on, pronom aussi dit impersonnel ou omnipersonnel) est souvent employée en registre informel à la place de la 1re personne du pluriel, et aussi, moins souvent, à la place des autres personnes, du singulier ou du pluriel.
↑La 2e personne du pluriel (vous) est aussi utilisée comme singulier de politesse.
↑Florence Ashley, Les personnes non-binaires en français : une perspective concernée et militante, H-France Salon Volume 11, Issue 14, #5, 2019
↑Kris Aric Knisely, Le français non-binaire : Linguistic forms used by non-binary speakers of French, Foreign Language Annals, volume 53, n° 4, décembre 2020, pages 850–876
Frédéric Godefroy, Dictionnaire de l’ancienne langue française et de tous ses dialectes du IXe au XVe siècle, édition de F. Vieweg, Paris, 1881–1902 → consulter cet ouvrage