diaboliquement \dja.bɔ.lik.mɑ̃\ invariable
C’est une chose diaboliquement inventée.
Diaboliquement ravi de me voir si intrigué, Cap se refuse à la moindre explication.— (Alphonse Allais, Le Captain Cap, 1902)
La première pensée de Raoul, après la disparition fantastique de Christine Daaé, avait été pour accuser Erik. Il ne doutait plus du pouvoir quasi surnaturel de l’Ange de la musique, dans ce domaine de l’Opéra, où celui-ci avait diaboliquement établi son empire.— (Gaston Leroux, Le Fantôme de l’Opéra, 1910)
Un beau matin, je sonnai à la porte de Lucie.— (Alphonse Allais, « Miousic », Vive la vie !, 1892)
Elle-même vint m’ouvrir.
— Vous, monsieur !
Et elle allait me flanquer à la porte sans autre forme de procès, quand, soudain, monta de la cour la suggestive mélodie Espérance en d’heureux jours…
(Ai-je besoin de prévenir le lecteur que l’orgue en question avait été amené par moi, diaboliquement ?)
Lucie, tout de suite, se fondit en la plus tendre des extases.
Elle me tendit ses bras ouverts, râlant ce simple mot : Viens !
Quelqu’un le chef d’escadron Lauth avait eu une idée assez géniale : il avait gratté le nom « Esterhazy » puis il avait réécrit le même nom par-dessus, « Esterhazy » ! De telle sorte que, si des enquêteurs voulaient voir les pièces, auraient dit : « Mais enfin, c’est une pièce truquée ! Vous voyez bien qu’il y a écrit “Esterhazy”, mais c’est écrit sur un grattage ! Par conséquent, le nom qui était dessous n’était pas le nom d’Esterhazy ! Sans cela, on n’aurait pas réécrit le même nom. » De telle sorte que c’était une astuce très intelligemment, qui est très diaboliquement conçue, pour ôter toute valeur probante à cette pièce puisqu’on faisait croire qu’elle n’était pas originairement destinée à Esterhazy.— (Henri Guillemin, Les Dossiers de l'Histoire : L’Affaire Dreyfus, 2e épisode, Radio Télévision Suisse, réalisé par Maurice Huelin, 9 janvier 1965)