(1695)[1] Du latin doctrix (« enseignante »).
Ouy, la choſe eſt arreſtée, je veux eſtre Doctrice, & ſoutenir une Theſe.— (Claude-Ignace Brugière de Barante, La Thèse des Dames, Paris, 1695, page 53)
Singulier | Pluriel |
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doctrice | doctrices |
\dɔk.tʁis\ |
doctrice \dɔk.tʁis\ féminin (pour un homme, on dit : docteur)
C’est là que Marie Dalle Donne fut proclamée, en 1800, doctrice en philosophie et en médecine, après avoir soutenu de la manière la plus distinguée une thèse latine d’anatomie et de physiologie.— (« Littérature et beaux-arts », dans Mercure de France, février 1815, page 277 )
Je ne doute pas que nos enfants, quand ils auront attrapé des maladies honteuses, n’aillent montrer leur cas à des doctrices en médecine.— (Prosper Mérimée, Lettres à M. Panizzi, tome 2, Calmann Lévy, Paris, 1881, page 339)
Donc il n’y a plus eu de doctoresses pendant très longtemps. « Docteuse », « doctrice », « docteure »… Ces autres formes indiquent qu’on a cherché des façons de contourner l’obstacle, car nommer les personnes correspond à un besoin.— (Éliane Viennot, « “De nombreuses alternatives existent pour éviter un langage sexiste” », dans Alternatives économiques, 31 janvier 2019 )
Est-ce que l’heure de l’émancipation féminine n’est pas venue ? « Cette heure sonnera, n’en doutons pas, dit un de nos confrères : déjà Mme Du Devant veut être députée, Mme de Girardin académicienne, Mme Guizot professeuse au collège de France, Mme je ne sais qui agréée au tribunal de commerce, Mme je ne sais quoi caporale dans la garde nationale, et Mme je ne sais qui est-ce docteur, ou, pour mieux dire, doctrice en médecine. »— (« Les décorations », dans Journal des beaux-arts et de la littérature, 10 juillet 1836 )
Une vieille femme, de la tribu des Manyétis, a entrepris de le soigner. C’était sur l’habileté de cette vieille que reposait le dernier espoir du malade quand il apprit notre arrivée. Il ne pouvait recevoir que sa mère et son oncle ; la vieille doctrice lui avait imposé la séquestration absolue, comme condition essentielle du succès.— (David Livingstone, Charles Livingstone, traduit par Henriette Loreau, Explorations du Zambèse et de ses affluents, et découverte des lacs Chiroua et Nyassa : 1858-1864, Hachette, Paris, 1866)
Jamais le malade n’a moins mérité ce nom. Il est prêt à s’aller promener, chercher ses épreuves, et quand ses affaires seront finies, ce qui ne prendra guère plus d’un quart d’heure, il ira proposer à madame la doctrice de profiter de ce beau jour pour prendre un bain d’air sur le crêt de Genève, au bout du fil de fer, si toutefois la paresse de la maison Hanski concorde à la paresse du pauvre mougik littéraire qui met à vos pieds, madame, ses torrents de perles imaginaires, les trésors de ses héros, son Alhambra fantastique, où il a gravé partout, non pas le nom saint de Dieu, mais un nom humain bien autrement sacré.— (Honoré de Balzac, Lettres à l’étrangère, C. Lévy, Paris, 1899, 102 pages)
Cas | Singulier | Pluriel |
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Nominatif | doctrīx | doctrīcēs |
Vocatif | doctrīx | doctrīcēs |
Accusatif | doctrīcem | doctrīcēs |
Génitif | doctrīcis | doctrīcum |
Datif | doctrīcī | doctrīcibus |
Ablatif | doctrīcĕ | doctrīcibus |
doctrīcĕ \dokˈtriː.ke\ féminin