droite de la droite \dʁwat də la dʁwat\ féminin singulier
La pensée politique de Bourdieu ne réinvestit pas de l’utopie, du mythe, dans la gauche. Elle n’y réintroduit que du scientisme, qu’un rationalisme corseté. Sorel avait compris ce qui échappe à Bourdieu : la gauche a besoin de mythes. Au réalisme des gouvernants, il ne répond que par le scientisme. On ne rencontre dans son discours politique aucune solution alternative à ce qu’il dénonce très souvent à juste titre parce que son rationalisme a fait le désert du mythe, a rendu stérile l'imagination politique chez ceux-là mêmes qu’il prétend défendre. « Gauche de la gauche », ou « gauche de gauche » (ces formules ont le dangereux inconvénient de faire symétrie avec « droite de la droite » et « droite de droite ») sont des expressions vides de sens, à moins de les rapporter au très conventionnel clivage parlementaire.— (Claude Lanzmann et Robert Redeker, « Les méfaits d’un rationalisme simplificateur », dans Le Monde, 18 septembre 1998)