enjôler \ɑ̃.ʒo.le\ transitif 1er groupe (voir la conjugaison)
Ce fripon l’a enjôlé.
Il m’a si bien enjôlé que j’ai fini par céder.
— Elle rassemble le monde chez elle le vendredi, pour prêcher ni plus ni moins qu’un prêtre. Elle parle comme un ange, disent les domestiques ; tout le monde la comprend ; il y a des jours qu’elle les fait pleurer. Fichues bêtes, que je leur dis ; elle est enragée contre le peuple ; si elle pouvait, elle nous mettrait tous au mont Saint-Michel. Mais, quoique ça, elle les enjôle, ils l’aiment.— (Stendhal, Lucien Leuwen, 1834)
À tout hasard, il s’était mis du côté des vainqueurs. Il avait rompu tout rapport avec son père, le qualifiant en public de vieux fou, de vieil imbécile enjôlé par la noblesse.— (Émile Zola, La Fortune des Rougon, 1871)
Dans combien de métairies avais-je assisté à ce drame du vieux qui, pendant longtemps, refuse de lâcher son bien, puis se laisse enjôler, jusqu’à ce que ses enfants le fassent mourir de travail et de faim !— (François Mauriac, Le Nœud de vipères, Grasset, 1933, réédition Le Livre de Poche, page 129)
Le scénario est un pur fait divers : une veuve de pêcheur tue la catin de la ville qui a enjôlé puis lâché son garçon ; l’ex-mari de la vamp – un docteur – se dénonce pour sauver la coupable.— (Michel Leiris, L’âge d’homme, 1939, réédition Folio, pages 91-92)
Il affirme ainsi sa puissance, un peu par défi contre ceux de Vencimont ou de Vinemme, des Belges qui viennent se vanter en France de leurs forces pour enjôler les filles.— (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)