esclaffer

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Étymologie

De l’occitan esclafar.
Utilisé pour la première fois par Rabelais[1].

Verbe

Jeunes gens s’esclaffant.

esclaffer \ɛs.kla.fe\ 1er groupe (voir la conjugaison) (pronominal : s’esclaffer)

  1. (Pronominal) (Familier) (Utilisé uniquement dans s’esclaffer) Éclater de rire bruyamment.
    • À peine avait-il commencé à faire le mouvement de tête et d’épaules de quelqu’un qui s’esclaffe qu’aussitôt il se mettait à tousser comme si, en riant trop fort, il avait avalé la fumée de sa pipe. Et la gardant toujours au coin de sa bouche, il prolongeait indéfiniment le simulacre de suffocation et d’hilarité. — (Marcel Proust, Un amour de Swann, 1913, réédition Le Livre de Poche, page 99)
    • Mais le plus drôle, c'était quand les deux mâles de la tribu Sauveterre, flanqués d’Eugénie, s’esclaffaient devant une toile du peintre placée contre le mur. C'était à crever de rire, à se rouler par terre. Feu roulant de lazzis ! blagues sans nom ! — (Pierre Dominique, « Les poux du lion », dans Les Œuvres Libres, no 69, février 1927, Paris : chez Arthème Fayard et Cie, page 212)
    • Tacherot s’esclaffa, sa bedaine tressautant d’aise, les paupières plissées. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 13)
    • On me l’a déjà faite! Aaah, je m’esclaffe — (André Franquin, Gaston 14 — La saga des gaffes, édition Jean Dupuis, 1982, page 3)
    • On a mis en avant la semaine dernière l’exploit médiatique qui a consisté à réunir devant l’écran la moitié des Québécois désireux de traverser l’année en s’esclaffant en chœur. C’est bien connu, le Québec adore le rire et l’unanimité. — (Le Devoir, 13-14 janvier 2007)
    • « Écrivez aussi que j’ai la grippe aviaire, comme ça j’aurai plus de place dans le stade », lance-t-il, en réprimant difficilement une envie de s’esclaffer. — (Le Monde, 7 février 2007)
    • J’évoque alors en rafale les rumeurs courant les salles de rédaction sur Ze Plan, qui instaurerait dans certains quartiers une sharia soft, mais Serge s’esclaffe « tout cela provient de la fuite d’un scénario de type « ultra-accommodant » de la cellule Prospective du ministère de l’Intérieur, c’est payé pour ça les cellules Prospectives, gamberger sans tabou. — (Yves Bourdillon, Jamais de guerre civile le mardi, 2020)
    • « J’ai toute confiance dans la police de mon pays… » avait-il commencé par affirmer, avant de s’esclaffer bruyamment, comme s’il venait de se livrer à une plaisanterie de tout premier ordre. — (Michel Houellebecq, La carte et le territoire, 2010, J’ai lu, page 305)
  2. (Transitif) (Sud de la France) Faire éclater.
    • Si je tape trop fort, je vais esclaffer cette noix.

Notes

On dit aussi s’esclaffer de rire, ce qui n’est pas un pléonasme, car le verbe s’esclaffer décrit la manière dont une personne se met soudain à donner de la voix, pour se faire entendre, ou à éclater de rire.

Dérivés

Synonymes

sens pronominal

Traductions

Prononciation

  • France (Lyon) : écouter « esclaffer  »
  • Somain (France) : écouter « esclaffer  »

Anagrammes

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Références

  1. Magali Favre, Si la langue française m'était contée, Fides, 2021, page 297.