faire mine \fɛʁ min\
Et, s’approchant de moi, elle me toucha, me caressa, me prit les oreilles, mit sa main à ma bouche sans que je fisse mine de la mordre ou même de m’éloigner.— (Comtesse de Ségur, Mémoires d’un âne, 1860)
Combien de fois le passant attardé n’a-t-il pas surpris, mais en se gardant bien de faire mine de les voir, une douzaine ou deux de petits hommes rondiant au clair de lune, par quelque belle nuit d’été, sur les tas de fumier dressés aux abords des fermes !— (L. F. Sauvé, Les esprits de la nuit, in Contes populaires et légendes de Lorraine, Presses de la Renaissance, 1976, page 91)
Le traitement journalistique fait mine de constater ce qu’il contribue largement à mettre en scène.— (Le Monde diplomatique, août 2004)
Pourquoi madame Boileau ne traite-t-elle pas de la responsable du Conseil du trésor, qui nargue les représentants syndicaux en faisant mine de chercher sous une table l’argent pour régler la présente négociation?— (Le Devoir, 24 octobre 2005)
Enfin, il fait seulement mine : à un moment ou à un autre, il se réveille.— (Irene Frain, Beauvoir in Love, 2012)
Elle versait de petites larmes où il y avait plus d’air que d’eau, et qui s’évaporaient avant d’arriver au rez-de-chaussée. C’est qu’on avait tout compris, et qu’il fallait vite pleurer avant le dîner : M. Rebecque ne souffrait pas que l’on fît mine à table.— (Jean Giraudoux, Provinciales, Grasset, 1922, réédition Le Livre de Poche, page 168)