Singulier | Pluriel | |
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Masculin | faubourien \fo.bu.ʁjɛ̃\ |
faubouriens \fo.bu.ʁjɛ̃\ |
Féminin | faubourienne \fo.bu.ʁjɛn\ |
faubouriennes \fo.bu.ʁjɛn\ |
faubourien \fɔ.bu.ʁjɛ̃\
Il me faudrait, pour bien vous dire cela, le vocabulaire faubourien de maître Bélisaire, son grand tablier de menuisier, et deux ou trois coups de ce joli vin blanc de Montmartre, capable de donner l’accent de Paris, même à un Marseillais.— (Alphonse Daudet, Le Prussien de Bélisaire, dans Contes du lundi, 1873, Fasquelle, réédition Le Livre de Poche, 1974, page 67)
Le marronnier noir avec ses bourgeons blancs et roses prêts à éclater m’a singulièrement attendrie. Est-il assez faubourien et spécial en son genre ! Il pousse là enfermé entre quatre murs, dans le sol parisien sans humus ; il a un entêtement de pauvre à vivre étiolé, sans suc, sans brise, martelé, tailladé par la cohue des récréations, il prouve un enracinement tenace pareil à celui des enfants d’ici qui poussent sans air, sans chaleur, sans nourriture.— (Léon Frapié, La maternelle, Librairie Universelle, 1908)
Des ouvriers d’usine passaient, la taille serrée dans leur bourgeron de toile bleue, arborant des casquettes de soie sur leurs têtes faubouriennes, vicieuses et chafouines.— (Émile Moselly, Terres lorraines, 1907)
Vinson s’était trouvé attiré, séduit par une grande fille aux cheveux teints, aux joues émaciées, aux yeux brillants et dont l’allure faubourienne et parigote l’avait complètement subjugué.— (Pierre Souvestre et Marcel Allain, Fantômas, L’Agent secret, 1911, Éditions Robert Laffont, Bouquins, tome 1, page 975)
Le Prince le houspillait comme un simple soldat allemand. Bert recula, blême et décontenancé, mais résolu à toutes les conséquences. D’après son code d’honneur faubourien, un devoir s’imposait, inéluctable : faire le coup de poing avec son adversaire.— (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 349 de l’édition de 1921)
Singulier | Pluriel |
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faubourien | faubouriens |
\fo.bu.ʁjɛ̃\ |
faubourien \fo.bu.ʁjɛ̃\ masculin (pour une femme, on dit : faubourienne)
C’est grâce au faubourien de Paris que la révolution, mêlée aux armées, conquiert l’Europe.— (Victor Hugo, Les Misérables, 1862)
Il laisse, d’une voix sereine, tomber des mots qui tranchent, et qui font sillon de lumière dans le cerveau des faubouriens, et sillon rouge dans la chair bourgeoise.— (Jules Vallès, L’Insurgé, G. Charpentier, 1908)
À travers un monde bouleversé et chaotique, à travers une civilisation secouée par les derniers tressauts de l’agonie, notre faubourien de Londres retrouva son Edna.— (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 418 de l’édition de 1921)