fronder \fʁɔ̃.de\ transitif, intransitif 1er groupe (voir la conjugaison)
Des enfants qui s’amusent à fronder.
C’est un homme qui passe sa vie à fronder.
Mais celui qui fronde la vie humaine, sans attaquer personne en particulier, ne paraît-il pas vouloir plutôt avertir et reprendre par des conseils que blesser par la satire?— (Erasme, « Érasme de Rotterdam à son ami Thomas Morus » in « Éloge de la folie », traduction de Thibault de Laveaux en 1780)
Le théâtre, prétendait-il, servait à fronder les préjugés, et, sous le masque du plaisir, enseignait la vertu.— (Gustave Flaubert, Madame Bovary, Michel Lévy frères, Paris, 1857)
Chaque fois qu’elle revenait s’asseoir, le cœur gros, l’air découragé, on voyait qu’il la frondait de son impatience et qu’il lui donnait force explications sur les nécessités du service avec des gestes d’imbécile qui veut faire l’entendu.— (Alphonse Daudet, Les mères, dans Contes du lundi, 1873, Fasquelle, collection Le Livre de Poche, 1974, page 35)
Enfin j’aime sa bravoure naturelle, allant jusqu’à la témérité froide, et son art de fronder les sots.— (Léon Daudet, Souvenirs des milieux littéraires, politiques, artistiques et médicaux/L’Entre-Deux-Guerres, Grasset, 1915, réédition Le Livre de Poche, page 182)