Singulier | Pluriel |
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garçonne | garçonnes |
\ɡaʁ.sɔn\ |
garçonne \ɡaʁ.sɔn\ féminin
La chambre à coucher avait un grand lit, une commode à ventre, des fauteuils ; sur la cheminée, une ancienne pendule et des flambeaux de cuivre ; sur les murs, une belle photographie d’un Botticelli du musée de Berlin : une Vierge dolente et robuste, ménagère et contrite, entourée d’anges figurés par de languissants jeunes hommes, tenant des cierges aux cires enroulées comme des câbles, des garçonnes coquettes, aux longs cheveux piqués de fleurs, de dangereux pages, mourant de désirs devant l’Enfant Jésus qui bénit, debout, près de la Vierge.— (Joris-Karl Huysmans, Là-bas, Tresse & Stock, 1895, page 109)
Ici, ce sont les poitrines anguleuses des garçonnes, les petites cloques perlées d’une goutte de vin rose, les mignonnes ampoules percées de pointes naines.— (Joris-Karl Huysmans, Croquis parisiens, Stock, 1905, page 129)
Suprême nouveauté, elles s’étaient fait couper les cheveux, elles les portaient à la garçonne, ou à la Jeanne d’Arc, ce qui nous valut une rengaine :— (Édouard Bled, J’avais un an en 1900, Fayard, 1987, Le Livre de Poche, page 245.)
Elle s’était fait couper les ch'veux
Parce que c’est la mode, commode…
La garçonne résume, à elle seule, la perte de repères dans le monde de l’après-guerre et devient la métaphore de la "ruine de la civilisation". La dissolution de l’amour conjugal, l’augmentation du nombre des divorces, le déclin de la natalité et le danger vénérien...— (Paulette Bascou-Bance, La mémoire des femmes: anthologie, Elytis éditions, 2002, page 363)
Les années 20 ont inventé une nouvelle image de la femme : la garçonne. Ses partis pris vestimentaires comme la liberté de ses gestes et de sa conduite provoquent.— (Christine Bard, Les garçonnes: modes et fantasmes des années folles, 1998)
Je me répétais sans arrêt : Je suis une garçonne, je suis une garçonne, et j’imitais les allures des hommes. Je marchais à grandes enjambées, j’adoptais leur manque de pudeur en m’assayant dans le tram les genoux bien écartés, .— (Liliane Roskopf, Un siècle dans la vie d’une femme, Belfond, 2009)
J’ai toujours été une garçonne pour ne pas dire un garçon manqué. Enfant, je ne faisais que des jeux de garçons, je n’ai jamais vraiment joué avec les nombreuses poupées que m’ont achetées mes parents.— (Marc Saïzonou, Une si belle et grande âme, Publibook, 2011, page 197)
En relisant Ehrel et Leguay (1977,125-149), auteurs de la recherche la plus complète sur les femmes détenues pendant les années 1970, on mesure la distance qui nous sépare d’une époque où l’on faisait encore la chasse aux « garçonnes » (d’où le fameux « groupe G », regroupant les femmes se prostituant et celles qu’on soupçonnait d’être homosexuelles, à Fleury-Mérogis, qui fut transformé en 1974 en « groupe S », pour la Sécurité, montrant le changement des préoccupations de l’Administration pénitentiaire).— (Gwenola Ricordeau, Enquêter sur l'homosexualité et les violences sexuelles en détention, 2004 → lire en ligne)
Voir la conjugaison du verbe garçonner | ||
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Indicatif | Présent | je garçonne |
il/elle/on garçonne | ||
Subjonctif | Présent | que je garçonne |
qu’il/elle/on garçonne | ||
Impératif | Présent | (2e personne du singulier) garçonne |
garçonne \ɡaʁ.sɔn\
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