grasseiller \ɡʁa.se.je\ intransitif 1er groupe (voir la conjugaison)
Le médecin savoyard s'avance avec la gravité d'un juge de paix en fonctions, il tâte le pouls, fait tirer la langue, exécute une grimace, et grasseille en tapotant la joue du bon vieux :— (La santé universelle: guide médical des familles, dirigé par Jules Massé, 1re année, no 2 du 10 novembre 1851, part. 5 : Récréations, p. 57)
— Ce ne sera rien, mon ami, ce ne sera rien.
Grasseyeur n qui grasseille ou prononce mal certaines consonnes.— (Émile Négrin, Dictionnaire réciproque de la langue française: ou, Classification méthodique et mnémonique de tous les noms matériels, Nice : imprimerie de A. Gilletta, 1870, p. 171)
Un homme d'environ 60 ans, taille de 5 pieds et 2 pouces, portant perruque à queue, un peu voûté, des yeux gris, le nez gros, la figure pleine, qui grasseille en parlant, et passe très souvent rue Leyteire.— (Jacques Hérissay, Les pontons de Rochefort, 1792-1795 : les prêtres pendant la terreur, Perrin et Cie, 1925, p. 93)
Certains sont simplement drôles , comme ce perroquet de Robespierre qui, chaque fois qu'on prononçait le nom de son maître criait d'une voix glapissante : « Chapeau bas ! Vive la République ! » Ensuite il entonnait la « Marseillaise » dont il grasseillait tous les couplets avec un accent nasillard des plus bouffons.— (Robert Delys, « L'esprit des bêtes », dans L'Impartial no 14948 du samedi 5 octobre 1929, p. 1)
— Qui est à l'appareil ?— (Henri Nova, Témoin capital : roman policier inédit, Paris : éd. Ferenczi, 1958, chap. 1)
— Sicard.
La voix un peu zezayante grasseillait ... Sicard. Oui. Je me souvenais.
— Je voudrais vous voir très vite.
Le garçon ne sait, il s'embrouille, il grasseille. De son travail, qu'il présente bêtement, il passe à ses loisirs, la pêche, le ciné, la magie, la cocarde. Enfin, comme avec peine, la typographie.— (François Cariès, Enfin: roman, Tours : éd. Farrago & Paris :éd. L. Scheer, 2002, p. 213)
Rouler les “r” est mal vu; il faudrait grasseiller pour donner bonne impression, même si on parle mal le français et qu’on a l’air complètement ridicule; mieux, employer un mot de français, un mot d’arabe; puis, un mot d’anglais.— (Nadine Fayad Comair, La frime au Liban, rdl.com.lb)
Moi non plus je ne prononce pas les "R" (on appelle ça grasseiller, je crois...) et pourtant, j’ai réglé mes problèmes avec mon père…— (Paruline, site parent-solo.fr, 4 juillet 2007)