lamper \lɑ̃.pe\ transitif : 1er groupe (voir la conjugaison)
Il en avalait du matin au soir, machinalement, s’attachant à mélanger goutte à goutte chaque perroquet, lampant d’un trait des verres pleins jusqu’aux bords après lesquels il faisait claquer gourmandement sa langue comme s’il venait de boire un vin très vieux.— (René Maizeroy, Le Mal d'aimer, E. Rouveyre et G. Blond, 1882, pages 125-126)
Maître Césarin, qui avait un culte tout particulier pour l’eau-de-vie de marc du pays, avait déjà lampé une demi-douzaine de petits verres ou godots de l’odorant liquide et exhalait un fumet aussi capiteux que désagréable.— (Albert Cim, Césarin, histoire d’un vagabond, 1897)
Il buvait dix chopes, ses quatre litres de vin, lampait l’absinthe en notable quantité et, à ses repas, était la terreur des maîtres de table d’hôte qui le regardaient fonctionner d’une mâchoire infatigable.— (Eugène Chavette, Lilie, Tutue, Bébeth, E. Flammarion, 1906, page 33)
Il chante d'un air enivré, lampe son verre, me remercie et s'aperçoit, à un certain accent dont je n'arrive pas à me débarrasser, que nous ne sommes pas de la même race.— (Xavier de Hauteclocque, La tragédie brune, Nouvelle Revue Critique, 1934, page 82)
Elle lampa encore un verre de vin fruité et froid, et le bourdonnement de la mer s’éveilla dans ses oreilles.— (Colette, Le toutounier, 1939)
Mais, comme je lampais à petites clappées le verre de goutte, en train de sentir son chaud dans mon dos, Clarius entre.— (Jean Giono, Un de Baumugnes, Grasset, 1929)
Mais j’ai envie de tout autre chose ; j’ai envie de me sentir projeté en avant par ma volonté ; j’ai envie de montagnes russes, de souffle coupé, de vide dans l’estomac, de vie lampée d’un trait.— (Paul Morand, L’Homme pressé, 1941)
→ Modifier la liste d’anagrammes
lamper