louis-philippard

De Louis-Philippe et du suffixe péjoratif -ard.

louis-philippard \lwi.fi.li.paʁ\

1. (Histoire) Relatif à Louis-Philippe, à son règne, à la politique qu'il mena.
   • S’inscrivant dans le modèle louis-philippard d’une « république des propriétaires », il s’en fit le représentant comme pair de France, conseiller général et capitaine de la Garde nationale, au prix d’un clientélisme, donc d’une gestion conservatrice du domaine. — (Élites impériales et modernisation de l’espace rural dans le sud-est du Bassin parisien : les Berthier de Wagram et le canton de Boissy-Saint-Léger de 1830 à la crise de 1929 in Ruralia n^o 18/19, 2006)
   • La Martella nous fit asseoir dans des fauteuils à ramages, ornés d’appuis-tête au crochet. Toute la pièce était en harmonie avec ces fauteuils et avait un faux air louis-philippard et vieillot : les lourds rideaux à embrasses qui créaient un demi-jour terne, les multiples consoles surchargées de bibelots bon marché : statuettes, boîtes incrustées ou laquées, animaux de peluche. — (Régis Messac, Cinis in cinerem , éditions de la Grange Batelière, 2022, page 141)
2. (Par extension) (Péjoratif) (Politique) Qualifie une politique petite-bourgeoise, libérale pour la bourgeoisie et répressive pour le prolétariat.
   • Quant à la jeunesse, elle serait ni plus ni moins tenue à « l’abri de la réalité » par le poids conjugué de la société de consommation et de l’absence d’autorité parentale, si l’on en croit le philosophe Robert Redeker, ex-maître d’une France louis-philipparde et sans doute nostalgique d’un Thiers-ordre anti-républicain. — (Jean-Emmanuel Ducoin; Haine(s) in "L'Humanité" du 8 avril 2006)
   • Historien à ses heures, biographe du duc d'Aumale, Éric Woerth égrenait au micro des propos digne d'un bourgeois louis-philippard expliquant aux braves gens du peuple qu'il faut travailler et non point faire grève. Les travailleurs devaient se sentir bien mesquins , de ne songer qu'à leurs intérêts , au lieu de se montrer solidaires des capitalistes qui ont tant perdu. — (Guy Konopnicki, Le bêtisier des jours de grève, in "Marianne" du 31 janvier 2009)
   • Faut voir comment une mistinguette de Versailles ou de la Courneuve peut se comporter, en deux trois mouvements, comme la plus infecte et naturelle bourgeoise louis-philipparde ou troisième rep’. — (Henry Le Bal, Le janvier du monde, Éditions l’Age d’Homme, 2006, page 109)
3. (Par extension) (Péjoratif) Qualifie l’esprit de la société du temps de Louis-Philippe.
   • D’abord l’accomplissement immédiat du devoir conjugal a quelque chose de ridicule et de bestial, de juridique et de louis-philippard. — (Paul Morand, L’Homme pressé, 1941)

louis-philippard \lwi.fi.li.paʁ\ masculin (pour une femme, on dit : louis-philipparde)

1. (Politique) Celui qui soutenait Louis-Philippe ou qui soutient une monarchie constitutionnelle, s'appuyant sur la bourgeoisie.
   • Les Louis-Philippards n'ont pas de place ici. — (Marcel Chabot; éditorial de « La Proue » n^o 10 de Septembre-Octobre 1930, après le départ de Alibert, parti fonder « La Parenthèse »)
   • Daumier montre à ses lecteurs ce qui se passe lorsque les louis-philippards se rendent à la revue et veulent rentrer chez eux. Ils sont trempés par l'eau qui tombe à foison. — (Paul Ducatel, Les premières années de caricatures politiques d'Honoré Daumier 1830-1835, éd. J. Grassin, 2000, p. 202)

• Louis-Philippard

• philippard

• philippiste

• louis-philippard figure dans le recueil de vocabulaire en français ayant pour thème : bourgeoisie.

• Vosges (France) : écouter « louis-philippard  »
• Somain (France) : écouter « louis-philippard  »