mâtin

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Voir aussi : matin, matìn

Étymologie

(Date à préciser) De l’ancien français mastin, de même sens, et lui-même du latin populaire *mansuetīnus, devenu *masetīnus, lui-même du latin classique mansuetus (« apprivoisé »).

Nom commun

Singulier Pluriel
mâtin mâtins
\mɑ.tɛ̃\

mâtin \mɑ.tɛ̃\ masculin (pour une femelle ou une femme, on dit : mâtine)

  1. Gros chien de garde.
    • Le bruit de cette chute souleva une tempête de jappements féroces parmi tous les dogues, mâtins et molosses qui faisaient ripaille à la ronde. — (M.-J. Dulieu, La Veillée, dans la Revue trimestrielle, volume 13, 1857, page 315)
    • Des mâtins de Tartarie, presque aussi hauts que des ânes, couleur de feu, l’échine large et le jarret droit, étaient destinés à poursuivre les aurochs. — (Gustave Flaubert, Trois Contes : La Légende de Saint Julien l’Hospitalier, 1877)
    • Des chiens aboyèrent à l’entrée de la Creuse. On eût dit que tous les mâtins du village s’étaient donné rendez-vous, faisant sonner leur large coup de gueule, et, quand ils se taisaient, on entendait le grondement rageur des petits roquets, qui ne décoléraient pas. — (Émile Moselly, Terres lorraines, 1907)
    • Contre sa jambe trottinait son chien « Lirot », un fort mâtin à museau aigu, à poil d’hyène, hérissé de piquants noirs de l’échine au panache. — (Alphonse de Châteaubriant, Monsieur des Lourdines, chapitre 2, 1910)
    • Pourtant je me demande à quoi elles me seront bonnes, si le mâtin est de taille ! ». — (Jean Ray, Harry Dickson, Les Spectres-Bourreaux, 1932)
    • Le matin était de taille à se défendre hardiment — (Jean de la Fontaine)
  2. (Sens figuré) (Péjoratif) Personne désagréable et grossière, qu'on assimile à un chien de garde.
    • – Sacré lâche, lui dit à voix basse le soldat, tâche au moins de marcher ferme devant ces mâtins d’Allemands, afin de sauver l’honneur de la République. — (Honoré de Balzac, L'Auberge rouge, 1831)
  3. (Sens figuré) (Familier) Personne ou animal qui a fait preuve de malice ou de hardiesse.
    • Mais qu’a-t-il donc tant pour lui, ce grand mâtin de vieux baron ? reprit-il. — (Honoré de Balzac, La Cousine Bette, 1846)
    • « Est-il bête, avec tout son esprit, ce mâtin-là ! » se disait-il parfois en découvrant silencieusement dans un rire muet les trente-deux « dominos » de sa mâchoire. — (Jules Verne, Les Cinq Cents Millions de la Bégum, Hetzel, 1879, chapitre VIII)
    • À la promenade, chaque fois qu’il apercevait un oiseau sur une branche, s’il n’avait pas son fusil, il le visait avec sa canne et ne manquait jamais de dire : « Pan ! il y était, le mâtin ! » ou bien : « Pan ! je l’aurais raté, pour sûr, c’est trop loin. » Ce sont les seules réflexions que lui aient jamais inspirées les oiseaux. — (Octave Mirbeau, Le Calvaire, 1887)
    • Paris, Paris !… Oh ! ces têtes folles de jeunes gens !… Mais veux-tu me dire, sacré mâtin, ce que tu as fait de bon à Paris ?… — (Octave Mirbeau, Le Calvaire, 1887)
    • DE GUICHE Par exemple ! Et lequel ? CYRANO Je vous le donne en cent !...
      DE GUICHE C'est que ce mâtin-là devient intéressant !
      — (Edmond Rostand, Cyrano de Bergerac, 1897, acte III, scène 11)
    • Et le capitaine Faillard, qui avait été décoré dans la campagne de Russie, levait son chapeau chaque fois qu’il parlait du Kremlin, que ces mâtins de Russes avaient allumé comme un punch ! « Des crânes ! ces Kaiserlicks », disait-il en tordant sa moustache. — (Jules Vallès, L’Insurgé, G. Charpentier, 1908)
    • Il adressait à Pierre des clignements d’yeux complices : sacré mâtin, il n’avait pas dû s’embêter en faisant la route. — (Émile Moselly, Terres lorraines, 1907)
  4. (Sens figuré) Enfant turbulent.
    • Alors mon petit mâtin, à dix ans, battait tout le monde et s’amusait à couper le cou aux poules, il éventrait les cochons, enfin il se roulait dans le sang comme une fouine. — « Ce sera un fameux soldat ! disait Cambremer, il a goût au sang. » — (Honoré de Balzac, Un drame au bord de la mer, 1834, réédition Gallimard, Folio, page 91)
    • Il en pleure de douleur, le pauvre mâtin, il se prive de tout, exprès, quand il soupe le soir, et boit avec une paille. — (Jules Vallès, L’Enfant, G. Charpentier, 1889)

Dérivés

Traductions

Interjection

mâtin \mɑ.tɛ̃\ invariable

  1. (Vieilli) (Familier) Exprime la surprise, l’étonnement parfois teinté d’admiration.
    • Ribadier. — Mâtin ! Mais c’est une flotte !… Trois cent soixante-cinq !… Autant qu’il y a de jours dans l’année ! — (Georges Feydeau, Le Système Ribadier, acte I, scène 2)
    • « Tu verras tes cousines, elles sont jolies. »
      Oui, elles le sont, et comme elles ont l’air déluré, mâtin !
      — (Jules Vallès, L’Enfant, G. Charpentier, 1889)
    • Mâtin ! qu’il faisait froid cette année-là ! — (Alphonse Allais, Vert-vert, in Œuvres posthumes, décembre 1887, Éditions Robert Laffont, collection Bouquins, 1990, page 152)
    • Mâtin, la belle meurtrière !… — (Colette, Le toutounier, 1939)
    • — Il n'y a pas trop de bobo et la plaie est bien propre.
      — On l'a lavée au whisky.
      Mâtin ! C'est ça que vous faites avec votre whisky. Moi, je le bois.
      — (Robert Merle, Week-end à Zuydcoote, 1949, réédition Le Livre de Poche, page 61)
    • Pilote. Mâtin, quel journal ! — (Slogan emblématique du magazine français Pilote, 1959)

Prononciation

  • \mɑ.tɛ̃\
  • France (Vosges) : écouter « mâtin  »

Paronymes

Anagrammes

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Voir aussi

  • mâtin sur l’encyclopédie Wikipédia

Références