Singulier | Pluriel |
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nirvanâ | nirvanâs |
\niʁ.va.na\ |
nirvanâ \niʁ.va.na\ masculin
Ce sont autant de talismans qui gardent les vivants de tout malheur et qui donnent aux morts les moyens d’échapper au supplice des enfers et de hâter leur arrivée au nirvanâ.— (François-Timoléon Bègue Clavel, Histoire pittoresque des religions, doctrines, cérémonies et coutumes religieuses de tous les peuples du monde anciens et modernes, tome 1, Paris : chez Pagnerre, 1844, page 336)
Le seul chemin pour arriver au nirvanâ, c’est à dire à l’anéantissement complet de notre individualité, but suprême de l’homme, c’est donc d’étouffer en nous, par le renoncement et la méditation, tout ce qui nous enchaîne dans le cycle de l’existence, tout ce qui nous fait tenir à la vie.— (Goblet d’Alviella, Souvenirs d’une excursion dans l’Himalaya, chapitre 2 : Un royaume bouddhiste, dans la Revue de Belgique, tome 24, Bruxelles : chez C. Muquardt, 1876, page 140)
Il y a au sommet le bouddha parfait, qui est une bénédiction pour le monde. Une fois entré dans le Nirvanâ, il est libéré de la servitude de renaître, il ne peut plus revenir sur la terre ni avec son corps matériel, ni avec son corps semi-matériel (sambhôyakâga) servant d’enveloppe à l’âme que le Nirvanâ détruit à l'entrée, mais il conserve sa personnalité, s’occupe des affaires du monde et de la propagation de la foi, inspire les fidèles.— (Raoul de la Grasserie, Des religions comparées au point de vue sociologique, tome 17 de la Bibliothèque sociologique internationale, Paris : chez V. Giard & F. Brière, 1899, page 223)
Alors que Poussin ne saurait concevoir la dignité de l’art en dehors du travail de la pensée, Claude s’abandonne à la pure jouissance contemplative, nirvanâ d’essence supérieure, radieux mirage aux confins du rêve et de la réalité.— (Jeanne Magnin, Le paysage français: des enlumineurs à Corot, éditions Payot, 1928, page 37)
Le mot qui lui venait à l’esprit était « nirvanâ »; elle ne savait pas au juste ce qu’il signifiait; mais elle était persuadée qu’elle connaissait à cet instant le « nirvanâ ».— (Claire Sainte-Soline, De la rive étrangère, éditions B. Grasset, 1962, page 57)
La vision et connaissance du bouddhisme (et de l’hindouisme) que Lanza nous communique dans ses livres creuse plus profond que bien des ouvrages de haute érudition, récusant telle idée répandue : par exemple, pour Shantidas le nirvanâ ce n’est pas le néant, l’anéantissement, mais la béatitude de l’union mystique, .— (Arnaud de Mareuil, Lanza del Vasto : sa vie, son œuvre, son message, Saint-Jean-de-Braye : éditions Dangles, 1997)
Progressivement s’imposent deux courants conceptuellement distincts : 1) le gradualisme, qui défend conformément à la tradition que le nirvanâ n’est accessible qu’à l’issue d’une longue série d’existences vertueuses ; 2) le subitisme qui, pour plaire notamment aux Chinois, estime que le nirvanâ est plus facilement accessible.— (Laurent Testot, Le bouddhisme, une machine à convertir, dans Une histoire du monde global, sous la direction de Laurent Testot & Philippe Norel, Auxerre : éditions Sciences Humaines, 2012)
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